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"On sent bien que nos concitoyens espèrent une vie un peu moins agitée" : l'opération séduction des villes moyennes vers les Parisiens après le confinement

Depuis la fin du confinement, des publicités pour les villes moyennes et les territoires ruraux s'affichent un peu partout dans la capitale. Les différentes campagnes menées commencent à porter leurs fruits.

Article rédigé par franceinfo
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La foule autour de la station de métro Château d'eau, dans le 10e arrondissement de Paris, le 15 mai 2020. Photo d'illustration. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les Parisiens se laisseront-ils tenter par les sirènes de la nature et du dépaysement ? En tout cas, les territoires ruraux et les villes moyennes tentent depuis la fin du confinement de les pousser à faire leurs valises pour s'installer à la campagne et laisser derrière eux le tumulte de la foule. Dans les couloirs du métro, les usagers ont l'embarras du choix : Indre, Nièvre, Cher ou Orne s'affichent en quatre par trois dans des couloirs souvent bondés, quand les affiches, elles, chantent la douceur de vivre ou l'équipement en fibre optique.

La ville d'Alès s'est lancée dans cette course à la séduction des citadins et compte bien tirer son épingle du jeu avec un slogan taillé sur mesure : "Une ville à taille humaine". "Le temps d’Alès est arrivé, estime Christophe Rivenq, président de l’agglomération, parce qu’on sent bien depuis plusieurs mois déjà que nos concitoyens espèrent une vie un peu moins agitée que celle qu’ils avaient."

Maintenant avec le développement du télétravail ou de la visioconférence, on peut tout à fait travailler trois jours à Alès, monter deux jours à Paris ou rester sur place une semaine sur deux.

Christophe Rivenq, président d'Alès Agglomération

à franceinfo

L'embarras du choix pour les Parisiens

Mais Alès fait face à une forte concurrence, qui laissent parfois les candidats au départ assez indécis. Ludovic et sa famille ont fuit l'Île-de-France à la fin du confinement après avoir longuement hésité. "Pourquoi rester dans un cadre de vie très urbain avec des complications de transports, une pression immobilière qui est forte ? En fait on s’est dit  'où est ce qu’on voudrait être, où est ce qu’on voudrait aller ?'", explique Ludovic. "On n’était pas ultra-fixés là-dessus, on avait notre petit Top 3 au départ : Bretagne, peut-être Normandie, Angers. C’était un peu le panel qu’on avait et puis on s’est dit 'on va chercher'". C'est finalement la ville de Quimper, dans le Finistère, qui a raflé la mise.

Pour séduire les citadins, certaines collectivités n’hésitent pas à sortir le grand jeu et à faire de leur territoire une véritable récompense. Cet été, La Haute-Vienne a par exemple organisé un concours et offert des weeks-ends tous frais payés pour faire découvrir Limoges et sa région. "Nous avons eu 1 600 familles qui se sont inscrites" se félicite Pierre Massy, président de la Chambre de commerce et de l’industrie. "Dix-sept d’entre elles ont été tirées au sort et ont participé à ce week-end à Limoges, au contact des entreprises. C’est un vrai choix politique de s’être lancé là dedans", poursuit-il, évoquant un potentiel rajeunissement de la population : "Nous avons une population sur notre territoire qui est relativement vieillissante et il est de bon ton de ramener des actifs parce que cette campagne était destinée exclusivement à des actifs."  Et ce type de campagne porte déjà ses fruits puisque depuis le concours, 150 familles projettent de s'installer en Haute-Vienne selon la CCI.

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