"On ne l'aurait pas fait s'il n'y avait pas eu cette histoire de Covid" : début de saison en trombe à Belle-Île-en-Mer qui attire de nouveaux vacanciers
Si la saison estivale peine à démarrer dans plusieurs régions en raison du coronavirus, la Bretagne semble résister à cette tendance. À Belle-Ile-en-Mer, dans le Morbihan, les touristes sont plus nombreux que l’année dernière et beaucoup viennent de régions voisines.
Après 45 minutes de traversée, Le Vindilis entre dans le port de Palais. Une arrivée magnifique pour Nada qui vient d'Ile-de-France. "On a une très belle vue sur l'île, sur les différentes petites plages. Il y a plein de petites criques, plein de falaises, je suis déjà fascinée avant de commencer la visite", explique-t-elle. Une première fois aussi sur l'île pour Philippe et Sonia venus de la Manche. "On ne l'aurait pas fait s'il n'y avait pas eu cette histoire de Covid, explique Philippe, et finalement je pense que ça va être une belle découverte."
Sur l'île, il y a beaucoup de nouveaux touristes depuis le début de l’été. Et dès la descente du bateau, les files d’attente se forment devant les loueurs de vélo ou de voiture. Chez Christophe, il n’y a plus beaucoup de voitures disponibles. "On a eu pas mal de monde déjà depuis deux trois jours, même depuis une bonne semaine ou deux, ça bouge", raconte le loueur.
Les hôtels remplis à 80%
Direction le nord de l’île, à Sauzon, à l’hotel Le Cardinal. "On enregistre une augmentation du chiffre d'affaires d'environ 25% et là on est complet depuis avant-hier, jusqu'au 29 juillet", explique une responsable. Du jamais vu à Belle-Ile. Les hôtels sont remplis à 80% contre 50% d’habitude début juillet.
Beaucoup de nouveaux touristes qui viennent notamment de Normandie, de Bretagne, d'Ile-de-France, pour quelques nuits parfois, réservées en dernière minute. Pour Karine Piquet, la directrice de l’office de tourisme, ces vacanciers veulent souffler après la crise sanitaire. "Venir sur une île, c'est déjà prendre le bateau, c'est déjà s'évader, explique-elle. Belle-Île offre tout ça, ce désir d'évasion, de respiration, de liberté aussi. Et ce désir de renouer une nature préservée."
La menace du Covid toujours présente
On en oublierait le coronavirus et les gestes barrières. C'est la crainte de certains habitants de Belle-Ile, comme Charlotte, qui voit beaucoup de monde dans les bars et sur les marchés. "Les gens passent le bateau, ils ont le masque, et une fois qu'ils sont ici, ils oublient qu'il y a eu le Covid, constate-t-elle. On est surtout inquiets que les touristes aient peut-être peur de venir ici s'il y a un retour de Covid. C'est toute une économie qui est déjà super limite avec les petites saisons qu'on a, et si en plus ça ne finit pas jusqu'au mois d'août, ça va être une catastrophe." Difficile pourtant de prédire ce que donnera cette saison si particulière.
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