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''On n'a pas le choix, on subit'' : à Albi, les restaurateurs inquiets et les habitants résignés après l'extension du couvre-feu

Le Premier ministre a annoncé jeudi une extension du couvre-feu à 38 départements supplémentaires pour lutter contre l'épidémie de coronavirus Covid-19. Concernés par la mesure, les habitants d'Albi, dans le Tarn, ne cachent pas leur surprise et leurs inquiétudes.

Article rédigé par Stéphane Iglésis
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Albi, dans le Tarn. (ERIC CABANIS / AFP)

"La situation est grave" : Jean Castex, le Premier ministre, a annoncé jeudi 22 octobre l'extension du couvre-feu à 38 nouveaux départements de métropole et à la Polynésie.... Le Tarn comme les départements voisins, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne et l’Ariège vont passer sous couvre feu pour tenter d'enrayer l'épidémie de coronavirus Covid-19.

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Rien ne laisse supposer cependant dans les rues d'Albi que le couvre feu se prépare. Les restaurants sont bien garnis et les habitants, voire les touristes, pour la plupart masqués, se promènent comme d'habitude. Lola, jeune lycéenne, a déjà pensé à contourner le couvre feu. ''Ça ne change rien du tout, sourit-elle, parce que même si on sort, c'est de 21 heures à 6 heures du matin... Les soirées, ça dure plus de deux heures : dans tous les cas, on est dans des petits villages alors je pense qu'en vrai, ça ne sera pas tant respecté que ça.''

Pour être honnête, on va rester chez la personne avec qui on fait la fête : on reste toujours deux jours pour faire des soirées, donc ça change rien du tout. On repart toujours le lendemain !

Lola, lycéenne

à franceinfo

Sébastien, restaurateur, est pessimiste : ''C'est catastrophique économiquement, soupire-t-il. C'est un coup de massue sur la tête. Je n'en dors pas la nuit, surtout à Albi ! C'est une petite ville. Le Tarn, c'est un département tranquille. Ça impacte beaucoup, même les campagnes... On ferme les bars, on ferme les cafés. Economiquement, je ne sais pas comment on va faire. C'est 70% du chiffre qui part ! Heureusement qu'on a le chômage partiel. Oui, il y a des aides, mais ça ne fera pas tout. Là, on est à genoux.''

Il y a eu un relâchement quand même cet été. J'ai l'impression qu'on nous a leurrés. C'est : partez en vacances, amusez vous bien parce qu'à la rentrée, ça va faire mal...

Sébastien, restaurateur

à franceinfo

Victoria, elle, possède un tabac et elle sait qu'elle y perdra. ''Nous, notre chiffre, on le fait sur le soir, donc on ne sait pas du tout comment ça va tourner, s'inquiète-t-elle. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? On n'a pas le choix, on subit.'' ''Je suis chef d'entreprise, j'ai des salariés à payer, poursuit Victoria. Je ne sais pas ce que je vais devoir faire : les licencier ? Est-ce que ce sera pris en compte par l'Etat ? Si c'est le chômage partiel, ce sera un chômage définitif parce qu'on ne pourra plus embaucher derrière. On ne sait pas où on va, on a peur...''

Pour l'insouciance des sorties, comme le dit Sylvie, c'est fini. ''Soit ils prennent des mesures drastiques et ils font un vrai confinement court, mais réel. Les gens, là, vont se réunir chez eux. On est tous pareils ! Pour moi, c'est un coup d'épée dans l'eau.'' Ce sera boulot-dodo pendant six semaines, et il semble que les habitants rencontrés n'y soient pas encore tout à fait prêts.

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