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Menace sur la réouverture des théâtres : "Pitié, ne nous faites pas ça !", lance l'actrice Ariane Ascaride

Si la nouvelle étape du déconfinement prévue le 15 décembre n'est pour l'instant pas remise en cause, la réouverture des lieux culturels à cette date est déjà sur la sellette en raison des chiffres de l'épidémie de Covid-19.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'actrice Ariane Ascaride au festival du film de Venise, le 5 septembre 2019. Photo d'illustration. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

"Pitié, ne nous faites pas ça !", a réagi l'actrice Ariane Ascaride mardi 8 décembre sur franceinfo, alors que la réouverture des salles de spectacle, des cinémas et des théâtres semblent menacée en raison du ralentissement de la décrue de l'épidémie de Covid-19.

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Le déconfinement, prévu le 15 décembre, n'est pour l'instant pas remis en cause, mais la réouverture des lieux culturels est compromise car les chiffres ne sont pas aussi bons qu'espérés. Le directeur de la Santé, Jérôme Salomon, a prévenu lundi que la France est "encore loin de l'objectif de passer sous la barre des 5 000" contaminations quotidiennes fixé par le gouvernement. "Non, ce n'est pas possible, on ne peut pas nous refaire ça, a lancé Ariane Ascaride. Si on nous refait ce coup-là, on nous efface de la société. Alors que la société a vraiment besoin de nous."

franceinfo : La réouverture des théâtres prévue la semaine prochaine semble remise en cause. Comment réagissez-vous ? C'est un nouveau coup dur ?

Ariane Ascaride : C'est infernal. Tout le monde est dans les starting-blocks, tout est prêt. Il n'y a jamais eu de foyer d'infection à l'intérieur des théâtres. Les mesures sont prises et reprises, nous sommes testés une fois, deux fois par semaine... Non, ce n'est pas possible, on ne peut pas nous refaire ça. Sincèrement, psychologiquement parlant, ce n'est pas possible. On est tout à fait conscient qu'il faut se battre contre cette pandémie, il n'y a aucun problème là-dessus. Mais là, on ne peut pas nous refaire ce coup-là. Tout le monde s'est remis au travail, tout le monde a remis les choses en place. Je voudrais simplement qu'on entende à quel point c'est perturbant. Tout le monde perd de l'argent : les directeurs de théâtre perdent de l'argent, je ne vous raconte pas les intermittents, c'est épouvantable. Et puis, on ne peut pas faire passer des vacances de Noël à des gens plantés devant la télévision et puis c'est tout !

Est-ce que, dans ce contexte, vous vous demandez parfois si vous avez toujours envie de remonter sur scène ?

Ce goût-là, on l'aura toujours, on ne nous l'enlèvera pas. Un monde sans spectacle vivant, c'est un monde mort. Il y a toujours des choses à raconter, des émotions à provoquer. Il y a toujours des échanges à faire entre le public et les spectateurs. Il y a des moments où on baisse les bras, bien sûr, mais je n'ai vraiment pas envie de baisser les bras. Je peux vous dire que j'ai extrêmement mal dormi. Si on nous refait ce coup-là, on nous efface de la société. Alors que la société a vraiment besoin de nous.

Avez-vous des contacts avec le ministère de la Culture ? Avez-vous échangé avec Roselyne Bachelot ?

Je n'ai rien à dire sur la ministre de la Culture, je lui demande juste de prendre sa hache, de monter sur la table, de hurler, de dire : ce n'est pas possible, vous ne pouvez pas leur faire ça ! Encore une fois, les théâtres sont des lieux sains. Les gens tiennent les consignes sanitaires, que ce soit les acteurs, que ce soit les spectateurs eux-mêmes. Tout le monde est masqué, tout le monde garde son sac et ses vêtements sur ses genoux. Les gens sont séparés par des sièges, ils attendent que les ouvreurs, à la fin du spectacle, leur donnent l'autorisation de sortir de la salle, rang par rang, personne ne se croise, les gens n'ont pas le droit de stationner à l'intérieur du hall du théâtre… Alors pitié, ne nous faites pas ça !

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