Covid-19 : "Nous sommes pleins d'espoir", mais "il faut faire preuve de raison", pour éviter la troisième vague, explique le médecin Patrick Goldstein
"Il y a de bonnes raisons d'être optimiste" indique le chef du pôle urgences au CHRU de Lille par rapport à l'évolution de l'épidémie de Covid-19 mais la tension dans les hôpitaux "est encore tout à fait réelle".
"Nous sommes pleins d'espoir", mais "il faut faire preuve de raison", pour éviter la troisième vague épidémique de Covid-19, a indiqué Patrick Goldstein, chef du pôle urgences et du Samu au CHRU de Lille, sur franceinfo jeudi 19 novembre. "Dans Lille intramuros", le taux d'incidence est "aux alentours de 450 avec la métropole lilloise dans ces chiffres-là, il y a de bonnes raisons d'être optimiste", a-t-il ajouté. Cependant "il va falloir faire preuve de raison, faire preuve de très grande prudence à l'intérieur des maisons", car "une grande part de ces contaminations sont des contaminations familiales".
franceinfo : Est-ce que chez vous la tension est toujours très forte ? Ou bien elle commence à baisser ?
Patrick Goldstein : Alors nous sommes pleins d'espoir. Effectivement, le taux d'incidence diminue de manière importante dans la métropole lilloise. Il y avait sur des villes comme Roubaix, une incidence qui était supérieure à 1 300, nous sommes aujourd'hui aux alentours de 700 ou 800. Dans Lille intramuros, c'est aux alentours de 450 avec la métropole lilloise dans ces chiffres-là, il y a de bonnes raisons d'être optimiste. C'est un optimisme mesuré et attentif. Pour vous parler de mon institution, du CHU de Lille. Il y a encore 200 patients Covid positifs au CHU de Lille et parmis eux, il y en a 100 qui sont en réanimation, ce qui sous-entend que la tension est encore tout à fait réelle.
C'est la même maladie que pendant la première vague. Ils sont aujourd'hui probablement plus graves. Les patients qui sont en réanimation aujourd'hui sont dans un état grave. Beaucoup sont sous assistance respiratoire. Beaucoup sont également sous assistance circulatoire. Ils vont rester longtemps en réanimation. Il faut être très clair. Ça reste une maladie grave. Et ce n'est pas une maladie uniquement de personnes âgées. Cette maladie peut toucher tout un chacun.
Et vous rejoignez ceux qui disent que le premier déconfinement n'a pas été réussi ?
Si on a réussi le premier confinement, qui était vraiment citoyen, nous pouvons tous aujourd'hui, avec le recul, admettre que le déconfinement n'a pas été un réel succès et qu'on en paye aujourd'hui les frais. Il faut aujourd'hui envisager ce que sera la suite du confinement d'aujourd'hui. Le déconfinement, de toute manière, devra être à la fois la continuité d'un confinement et une tentative de retour à une certaine forme de liberté. Mais on est dans un entre-deux.
On a l'impression que vous voulez insister sur le sens des responsabilités de chacun quand l'heure sera venue d'alléger un tout petit peu le confinement pour les fêtes de Noël ?
Aujourd'hui, lors de la cellule de crise au CHU de Lille on a parlé de la troisième vague. On a parlé de celle qu'on ne veut pas. Donc, il va falloir absolument, collectivement, ensemble, faire preuve de raison, faire preuve de très grande prudence aussi à l'intérieur des maisons. Aujourd'hui, une grande part de ces contaminations, nous savons, sont des contaminations familiales.
L'un des grands sports français aujourd'hui est de détourner les mesures de ce confinement. Il faut garder cette prudence. Il faut être absolument, tous ensemble, raisonnables, jusqu'à ce que nous puissions correctement nous faire vacciner. Sur les événements néfastes, on peut les appeler comme cela, que nous avons vu apparaître en septembre.
Il y a eu à la fois des vacances d'été où tout le monde a eu envie de se relâcher parce que le premier confinement était effectivement dur. Il faut retenir l'expérience qui a été la nôtre sur des vacances d'été et il faudra que ces vacances d'hiver soient le plus agréables possible, mesurées en termes de rencontres familiales, parce que la vie sociale est absolument indispensable. Mais il ne faut pas reproduire les mêmes erreurs que celles que nous avons tous ensemble commises pendant l'été 2020.
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