Confinement : des fédérations de commerçants demandent de limiter les ventes en ligne et d'interdire le Black Friday
Elles dénoncent la concurrence déloyale face aux plateformes de commerce en ligne comme Amazon et Alibaba, accrue depuis la fermeture des commerces non essentiels.
Elles s'expriment dans une tribune publiée par le Journal du dimanche, dimanche 8 novembre. Quatre fédérations de magasins de centre-ville et centres commerciaux demandent au gouvernement de restreindre les ventes en ligne "aux seuls produits de première nécessité" pendant le confinement, et d'interdire le "Black Friday", une journée de soldes prévue à la fin du mois de novembre.
"Les dispositions prises pour juguler la propagation du virus ne font qu'accroître la scandaleuse inégalité de traitement préexistante entre les commerçants physiques et les marchands du web, au péril des premiers et au profit exclusif des seconds", déplorent dans cette tribune la Confédération des commerçants de France (CDF), la Fédération française des associations de commerçants (FFAC), la Fédération nationale des centres-villes "Vitrines de France" (FNCV) et le Conseil national des centres commerciaux (CNCC).
Les organisations s'accordent à dire que la fermeture des commerces jugés non essentiels avantage dangereusement les plateformes de commerce en ligne déjà accusées de concurrence déloyale, comme Amazon et Alibaba. Ces plateformes, dénoncent les signataires, "redoublent désormais de propagande pour attirer les clients, nos clients" à l'approche de la période des soldes du Black Friday et de Noël.
Bruno Le Maire promet des aides
Les fédérations appellent aussi à "la fin de l'iniquité structurelle existante entre la communauté des commerçants français et les marchands 100% web", notamment sur les plans de la fiscalité et de l'aménagement du territoire, avec l'"instauration d'un moratoire sur tous nouveaux projets d'entrepôts".
"Prendre Amazon comme bouc émissaire n'est pas la solution : cet acteur ne représente que 20% du commerce en ligne en France", répond le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, dans une interview également publiée par le Journal du dimanche. Pour encourager la numérisation des petits commerces de proximité, le gouvernement prévoit de référencer, à compter de mardi, les solutions existantes sur le site clique-mon-commerce.gouv.fr.
"Ensuite, chaque commerce fermé administrativement – et qui n'est pas encore numérisé – pourra bénéficier d'une aide de 500 euros pour le faire", souligne Bruno Le Maire. Le ministre ajoute que l'Etat compte aider financièrement "les communes qui souhaitent développer une plateforme locale d'e-commerce regroupant l'ensemble des commerces de sa ville".
Ces organisations de commerçants demandent en parallèle de pouvoir rouvrir les commerces non essentiels dès le 12 novembre. Bruno Le Maire prévient de son côté qu'une réouverture "ne pourra (...) s'envisager qu'avec de nouvelles règles sanitaires". Il cite en exemples un possible relèvement de la jauge d'accueil, "aujourd'hui de 4 mètres carrés par client", ou un accès aux commerces sur rendez-vous.
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