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Confinement : des catholiques demandent au Conseil d'Etat de lever l'interdiction des messes

En mai, le Conseil d'Etat avait donné raison à des requérants qui souhaitaient une accélération de la reprise des cérémonies religieuses en public.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'évêque de Bayonne, Marc Aillet, assiste à des funérailles dans la cathédrale de sa ville, le 9 septembre 2019. (IROZ GAIZKA / AFP)

Cinq évêques ont annoncé, lundi 2 novembre, avoir déposé des recours devant le Conseil d'Etat pour lever l'interdiction des messes prévue par le reconfinement. Ces démarches, engagées avec les Associations familiales catholiques (AFC) et plusieurs particuliers, visent à signifier que l'"interdiction de la pratique religieuse, c'est la liberté de culte que l'on ne respecte pas", selon leur tribune publiée par Le Figaro.

Les évêques signataires sont ceux de Bayonne, de Montauban, d'Avignon, de Saint-Pierre et Fort-de-France et de Fréjus-Toulon. Parmi les particuliers mobilisés figurent l'entrepreneur Charles Beigbeder ou encore le comte de Paris, Jean d'Orléans.

"Ce nouveau confinement, nécessaire pour se protéger du virus, est un temps particulièrement difficile et anxiogène pour beaucoup, argumentent les auteurs de la tribune. Les messes constituent un des rares moments où les fidèles viennent reprendre force et courage pour le supporter. En interdire l'accès, c'est la double peine pour les catholiques, si éprouvés dans leur foi. Ne les privons pas de ces espaces de ressourcement."

Déjà des recours au printemps (avec succès)

Interrogé, le Conseil d'Etat a confirmé que "plusieurs recours en ce sens ont en effet été enregistrés". Selon une des requêtes, déposée au nom de trois des évêques et des AFC, les requérants dénoncent le décret du 29 octobre pris par l'exécutif dans le cadre du reconfinement. Selon ce décret, les lieux de culte peuvent rester ouverts mais "tout rassemblement ou réunion en leur sein est interdit à l'exception des cérémonies funéraires dans la limite de 30 personnes".

Or, font valoir les requérants, les activités et commerces non essentiels "bénéficient pour leur part de nombreuses exceptions". Ils exigent donc que, dans un délai de quatre jours, le Premier ministre modifie le décret, sur deux points. Il s'agit d'abord d'"encadrer les rassemblements et réunions dans les établissements de culte en limitant leur durée à 90 minutes et en prescrivant toutes les mesures utiles à la prévention de la propagation du virus". Ensuite, il doit "permettre aux personnes de se rendre à un lieu de culte distant de plus d'un kilomètre de leur domicile".

En mai, au moment de la première étape du déconfinement, plusieurs associations et requérants individuels avaient saisi le Conseil d'Etat, protestant contre le fait que les réunions de cultes demeuraient toujours interdites dans le premier décret, et avaient obtenu gain de cause.

Contrairement au printemps dernier, la Conférence des évêques de France a annoncé, lundi, qu'elle entendait également saisir le Conseil d'Etat. Elle estime que cette interdiction des cérémonies publiques "porte atteinte à la liberté de culte, qui est l'une des libertés fondamentales" en France. "Pour les fidèles, ces célébrations sont vitales parce qu’elles sont une rencontre avec le Seigneur et avec leurs frères", argumente-t-elle.

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