Confinement : le problème des violences conjugales
L’enfermement accroît les violences conjugales. Avocate au barreau de Paris, Nathalie Tomasini évoque dans le 23h de franceinfo dimanche 22 mars les violences faites aux femmes en pleine épidémie de coronavirus.
"Le confinement est un facteur aggravant s’agissant des violences conjugales pour deux raisons : le huis clos conjugal accru actuellement illimité et la probable aggravation de la consommation d’alcool liée à l’inactivité et au stress. C’est un mélange explosif très alarmant", souligne Me Tomasini.
Une guerre avec les hommes violents à la maison
"On a beaucoup de demandes d’ordonnances de protection pour évincer le conjoint violent. Concrètement, c’est compliqué. Est-ce qu’on envoie les dossiers par email ? Est-ce que les séances vont se tenir ? Les avocats spécialisés sont prêts. Mais il faut que le circuit police-justice nous donne les moyens d’aider les victimes. Des certificats médicaux sont essentiels. Seront-ils valables par e-mail ? Il faut constater des violences physiques, évaluer un stress post-traumatique. C’est compliqué sans contact physique. Et si on parvient à éloigner le conjoint violent, où l’évince-t-on ? Les mesures de confinement et d’éloignement ne font pas bon ménage", développe l’avocate au barreau de Paris, qui tient, avec d’autres, une permanence exceptionnelle et gratuite pour entendre et conseiller les victimes.
Avant l’épidémie de coronavirus, "les femmes battues pouvaient agir quand leur compagnon n’était pas là. Avec le confinement, c’est très compliqué, voire impossible. Nous sommes en guerre, a dit le président, sauf que les hommes, notamment violents, ne partent pas au front", conclut Nathalie Tomasini.
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