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Confinement face au coronavirus : qu'est-ce qui est autorisé ou au contraire interdit ? Nos réponses à vos questions

Depuis mardi 17 mars, la France se confine pour lutter contre l'épidémie de coronavirus avec des règles très précises. Nous essayons de répondre ici, jour après jour, à toutes les questions que vous pouvez vous poser. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Une femme fait ses courses dans un supermarché à Lattes, près de Montpellier, le 18 mars 2020.  (GIACOMO ITALIANO / MAXPPP)

Que peut-on faire et que ne peut-on pas faire durant le confinement ? Depuis mardi 17 mars à midi, la France a adopté des règles strictes pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Déplacements limités, attestation... Vous êtes nombreux à vous poser des questions, vous pouvez d'ailleurs nous interpeller directement avec le hashtag #OnVousRépond

"Comment ça se passe pour la garde alternée de mes enfants ?"

Les enfants des couples séparés peuvent toujours passer d’un parent à l’autre. Cela fait partie des déplacements justifiables. Il y a d’ailleurs une case prévue pour ce cas dans l’attestation de déplacement. Cependant, les sorties doivent être brèves et proche du domicile. Si les parents ne vivent pas dans la même région par exemple, ou qu'il faut parcourir de nombreux kilomètres, il faudra attendre la fin du confinement pour reprendre la garde alternée.

"Est-ce que je peux inviter mes enfants à déjeuner s'ils habitent près de chez moi ?"

C'est non. Le ministre de l’Intérieur a été clair : pas de visite, pas de repas entre amis ou chez des membres de la famille. "Les activités associatives, dîner en famille ou avec ses amis, pique-niquer dans un parc ou un square, c'est interdit", a précisé Christophe Castaner. Certaines exceptions sont toutefois tolérées comme les "motifs familiaux impérieux", l'"assistance à personne vulnérable", l'"aide à un proche dépendant ou dans le besoin".

"Je ne vis pas avec mon conjoint, est-ce que je peux le retrouver ce week-end ?"

C'est non. La règle est claire : restez chez vous. Ce type de rapprochement ne répond pas à un besoin impérieux.

"Est-ce que je peux aller à la déchetterie ?"

C'est non car là encore, ce n'est pas un déplacement indispensable. Et surtout, un grand nombre de déchetteries ont fermé leurs portes pour les particuliers. Si vous décidez de tondre votre pelouse, nous vous conseillons de vous mettre au compost dans le fond du jardin. 

"Est-ce que je peux aller chez le dentiste ?"

Il faut que ce soit pour une urgence. Dimanche 15 mars, l'ordre des chirurgiens-dentistes a demandé de reporter tous les rendez-vous et de n'assurer que les urgences. Les cabinets sont donc fermés pour raison de sécurité car les dentistes sont littéralement "dans la bouche des patients" et on sait que le coronavirus se transmet par gouttelettes de salive. De plus, les dentistes ne sont pas équipés, pour l'instant, en masques FFP2, les plus performants qui protègent pendant quatre heures. 

"Est-ce que les laboratoires d'analyses sont ouverts ?"

Officiellement oui mais ce n'est pas simple. Nous avons joint le premier syndicat français de biologistes qui nous a affirmé que certains labos avaient fermé leurs portes.

"La distribution du courrier est-elle assurée ?"

La direction de la poste assurait lundi 16 mars que 80% des facteurs travaillaient. Dans toute la France, des facteurs ont fait jouer leur droit de retrait en raison des craintes de contamination et de l’absence de protection. La direction attend du gel hydroalcoolique pour le distribuer ensuite. Dans les bureaux de poste, des mesures ont été prises pour mieux protéger les personnels mais peu de bureau sont ouverts par rapport à la normale : seulement 1 600 sur 7 700 d’après la direction de la Poste, lundi 16 mars. De plus, les bureaux sont concentrés sur les opérations prioritaires : services bancaires, avec les retraits d’argent, et le retrait des colis et lettres recommandées.

"Comment ça se passe pour les travailleurs frontaliers ?"

Avec les contrôles aux frontières, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a rappelé que les travailleurs frontaliers peuvent continuer d’aller et venir avec un justificatif de domicile et un justificatif d’emploi. Dans la réalité, les frontaliers sont soumis aux mesures de confinement prises des deux cotés des frontières : les déplacements vers le lieu de travail ne sont possibles que si l’activité professionnelle ne peut pas se faire par télétravail.

Ensuite, il faut pouvoir passer de l’autre côté de la frontière. En Suisse par exemple, de nombreux postes frontières ont été fermés. Devant les bouchons aux points de passage, les autorités helvétiques veulent donner la priorité aux personnels soignants venus de France. Elles vont créer des voies prioritaires en fonction du job des frontaliers.

"Est-ce que le stationnement des voitures va être gratuit pour les personnes confinées ?"

C'est le cas à Paris, Marseille et dans des dizaines de villes comme Grenoble, Bordeaux, Rennes ou encore Strasbourg. Pour savoir ce qu'il en est dans votre ville, nous vous conseillons de vous rapprocher du site de votre mairie.

"J'ai un jardin partagé, à plusieurs kilomètres de chez moi, je peux quand même y aller ?"

Non ce n’est pas possible. Il ne s'agit pas d'un déplacement professionnel, d'un achat de produit de première nécessité, ni médical, ce n’est donc pas prévu dans les attestations de déplacement dérogatoire. Si vous êtes contrôlés à plusieurs kilomètres de chez vous, vous risquez une amende.

"Est-ce qu'on peut faire son jogging en couple ?"

Non, le décret permet juste une activité physique “individuelle”. Cela doit être bref et près du domicile. Et à propos des balades, des joggings : pas question de prendre la voiture pour s’éloigner à plusieurs kilomètres de chez soi, au bord de la mer, par exemple sinon, c’est une amende de 135 euros.

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