"Ce n’est pas le moment de tirer la couverture à soi" : la France la jouerait-elle trop "perso" en pleine pandémie de coronavirus ?
Pour lutter contre le coronavirus, la Chine envoie à la France un million de masques. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian se réjouit de ce geste solidaire, mais à la Commission de Bruxelles, certains ne sont pas ravis de ce cavalier seul.
Ce n’est pas un reproche officiel, plutôt un agacement opportunément relayé : la France et son ministre des Affaires étrangères auraient joué trop "perso" cette semaine, en pleine pandémie de coronavirus dans le monde.
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Mercredi 17 mars, Jean-Yves Le Drian annonce sur BFM TV la livraison de matériel chinois… au moment même où Pékin promet à l’Union européenne deux millions de masques chirurgicaux et 50 000 tests de dépistage. Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, communique d’ailleurs sur cet envoi le même jour que Jean-Yves Le Drian, mais avec évidemment moins d’écho médiatique en France.
Les deux envois de matériels sont "parallèles", précise le Quai d’Orsay. Mais justement, "ce couloir bilatéral influe sur la gestion commune de la crise", regrette-t-on à Bruxelles. Autrement dit, la France aurait été bien inspirée de jouer plus collectif : "Ce n’est pas le moment de s’arroger des décisions et de tirer la couverture à soi."
Le cavalier seul de la Suède et des Pays-Bas
Convaincre les États membres de se coordonner et de coopérer face au virus, c’est toute la difficulté pour les instances dirigeantes de l’Union européenne. Ces derniers jours, une douzaine de pays ont fermé leurs frontières intérieures, décision unilatérale aux conséquences parfois désastreuses sur la circulation des biens essentiels, matériel médical et produits alimentaires.
D’autres pays font cavalier seul dans leur lutte contre le virus, refusant pour l’instant de confiner leurs population. La Suède et les Pays-Bas continuent ainsi de fonder leurs espoirs sur une hypothétique "immunité collective" et ne mettent à l’abri que les personnes les plus vulnérables.
Face à ces échappées solitaires, les instances dirigeantes de l’UE sont régulièrement critiquées pour leur impuissance. Pourtant la santé relève des États membres, et n’est pas une compétence communautaire.
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