"Beaucoup de gens sont confinés dehors" : des associations alertent sur la situation de migrants à la rue en région parisienne
En cette période de confinement visant à lutter contre la propagation du coronavirus, des migrants restent à la rue en région parisienne malgré l'action de la police pour démanteler leurs campement et les loger dans des gymnases et hôtels. Des associations viennent leur porter à manger.
A l'entrée d'Aubervilliers, une vingtaine de tentes sont installées entre deux cimenteries, sous un pont au-dessus du canal Saint-Denis. C’est l’un des derniers points de fixations de migrants en région parisienne. Beaucoup d'entre eux sont afghans mais différentes nationalités sont représentées.
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Des bénévoles du collectif Solidarité migrants leur apportent des repas cuisinés. Ils ont organisé ces tournées après le démantèlement du campement d’Aubervillers, le 24 mars, qui a conduit à la mise à l'abri de plus de 700 personnes dans des gymnases et des hôtels, en raison de la situation d'urgence sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19. Mais le démantèlement du camp d'Aubervilliers n'a pas réglé toutes les situations. "Notre collectif et d'autres associations voulons alerter les pouvoirs publics sur le fait que beaucoup de gens sont confinés dehors", explique Philippe, de Solidarité migrants.
Un manque d'accès à la nourriture et aux soins
En une semaine, l'association estime avoir distribué 300 repas. "Là, on a 80 repas qu'on va aller distribuer sous les ponts le long du canal, en remontant d'Aubervilliers vers le centre de Saint-Denis", poursuit Philippe au moment de débuter la maraude. Et il pointe aussi la difficulté pour ces migrants d'accéder aux soins. "Ce sont des gens qui ont déjà une santé fragile", souligne-t-il.
Les bénévoles effectuent leur tournée en petit groupe, portent des masques de chantier et avancent sur des vélos. En cette période de confinement, leur statut n’est pas clair. "Sur l'autorisation de sortie, il est écrit qu'on peut porter assistance à des personnes qui en ont besoin, c'est ce qu'on fait", estime Esther.
Les migrants rencontrés disent qu’ils n’ont pas vu de personnes malades récemment. Après le démantèlement du camp d’Aubervilliers, 25 personnes à risque avaient été isolées.
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