Coronavirus : des associations réclament des mesures "urgentes" pour les migrants
Vingt-quatre associations, dont l'Auberge des migrants et Médecins du monde, ont adressé un courrier, lundi, aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi qu'aux maires de Calais et Grande-Synthe, où vivent des centaines de migrants.
Des "mesures urgentes" pour "protéger" les migrants vivant dans le nord de la France. Des associations demandent aux autorités de prendre des dispositions pour les réfugiés, afin de répondre à la crise sanitaire liée au coronavirus, dans une lettre dont l'AFP a obtenu copie, mardi 17 mars. Cette crise révèle "l'insuffisance des moyens mis en place par l'Etat pour protéger ces personnes, ce qui nous expose tous à des risques accrus", écrivent ainsi 24 associations, dont l'Auberge des migrants et Médecins du monde.
Lettre ouverte demandant des mesures à la hauteur de la crise sanitaire à la frontière franco-britannique pour #exilés de #Calais et #GrandeSynthe pic.twitter.com/bDfy3uHgjO
— Auberge des Migrants (@AubergeMigrants) March 16, 2020
"La situation des personnes exilées est innommable : absence d'hébergement, froid, humidité, stress, fatigue, entassement à plusieurs dans des tentes légères, expulsion quotidienne des lieux de vie, conditions sanitaires déplorables…" listent-elles dans ce courrier adressé aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais ainsi qu'aux maires de Calais et Grande-Synthe, où vivent des centaines de migrants. En outre, le collectif solidarité Roms de Lille a écrit au préfet du Nord pour lui demander "de prendre des mesures d'urgence en faveur des habitants des bidonvilles".
"Le droit à des conditions matérielles de vie décentes"
"Comment se laver les mains régulièrement quand le point d'eau le plus proche est à plusieurs centaines de mètres, parfois à des kilomètres, de son lieu de vie ?", "Comment détecter les symptômes du Covid-19 alors que, survivant à la rue depuis plusieurs semaines, la santé de ces personnes est déjà extrêmement fragilisée ?", "Comment appeler le 15 sans accès à un téléphone, ou à une prise pour le recharger, en l'absence de lieux de répit ouverts la journée ?" demandent ces associations.
Pour répondre à ces questions, elles demandent que "le droit à l'hébergement" ainsi que "le droit à des conditions matérielles de vie décentes" soient "appliqués de toute urgence". Cela doit passer selon elles "par l'ouverture de plusieurs lieux d'hébergement inconditionnels", "la mise en place de sites de distribution alimentaire en nombre suffisant pour limiter les regroupements d'un trop grand nombre de personnes", "l'ouverture de dispositifs spécifiques requis dans le cas de la protection des mineurs isolés" ou encore "le déploiement de nombreux points d'accès à l'eau et au savon". En outre, "tout ceci doit s'accompagner d'une information adaptée aux personnes exilées".
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