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BD, bande dessinée. Après le confinement

Après deux mois de fermeture pour cause de confinement, les librairies rouvrent leurs portes. Avant de découvrir les nouveautés dont la parution a été décalée, retour sur quelques titres qui n'ont pas eu la chance de trouver leur public aux mois de mars et avril. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
TROIS BD D'AVANT LE CONFINEMENT A DECOUVRIR AUJOURD'HUI (ROMUALD REUTIMANN, CASTERMAN / FRED BLANCHARD, DELCOURT / GABRIELLE PIQUET, ATRABILE)

Peu avant le grand enfermement, Gabrielle Piquet nous invitait déjà à faire retraite, Gabus et Reutimann réinventaient la ville de Cherbourg, et Pécau et Blanchard nous racontaient l'histoire maudite du dieu pétrole. 

À la recherche de la paix intérieure

À la veille d’un déconfinement attendu autant que redouté, la lecture de La Mécanique du sage de Grabrielle Piquet prend un sens inédit. Le livre, sorti avant la crise sanitaire, alors même que chacun vaquait à ses occupations et que le monde tournait rond, pouvait passer pour une fable exotique. La dessinatrice y raconte l’histoire d’un garçon sensible, longtemps très heureux en société, appréciant ses compagnons de bamboche autant que les femmes libres et indépendantes, mais qui, au fil du temps, aspire à une vie contemplative, pour combler un vide existentiel qu’il ressent de plus en plus profondément. Une vie d’ermite, en quelque sorte, loin du bruit et de la fureur de la société de consommation.

Voilà qui résonnera sans doute aux oreilles de celles et ceux dont la voix fait entendre ses derniers jours la crainte d’un retour à une activité effrénée. Gabrielle Piquet dessine cela d’un trait léger, inscrivant son récit d’une centaine de pages dans une Angleterre fin de siècle, au confort bourgeois, où l’on se salue en tirant son chapeau.

La Mécanique du sage, de Gabrielle Piquet, aux éditions Atrabile.

Un New Cherbourg à l’ancienne

De l’autre côté de la Manche, voici Cherbourg-en-Cotentin. Mis en images par Romuald Reutimann, sur un scénario de Pierre Gabus - deux enfants du pays - New Cherbourg Stories cherche dans la Cité de la mer et le fort du Roule le décor un peu suranné - aux couleurs à peine fanées - propice à leur projet : parler de leur ville à travers une enquête policière fantastique. Créatures sous-marines, dossier top secret, agents de contre-espionnage, on s’agite ferme dans ce Cherbourg de la Belle Époque, réinventé pour l’occasion.

L’idée a séduit le quotidien La Presse de la Manche, qui a prépublié l’histoire, chapitre après chapitre. Conquise, la mairie de Cherbourg a commandé de grandes illustrations, qui font aujourd’hui la marque de la ville, et le musée Thomas Henry, institution locale, a enregistré des records de fréquentation avec l’exposition consacrée à l’aventure New Cherbourg Stories.

Le premier tome Le Monstre de Querqueville, est publié aux éditions Casterman.

La Malédiction du pétrole

La crise du Covid-19 et le grand confinement de la planète ont notamment eu pour conséquence inattendue la spectaculaire chute des prix du pétrole. Au point que pendant quelques heures, les cours, sur les marchés américains, ont été négatifs. Les producteurs étaient prêts à payer pour qu’on les débarrasse de leurs stocks. Qui, il y a deux mois encore, aurait imaginé cela ?

Le choc est à la hauteur de l’importance capitale que l’Or noir a prise dans nos modes de vie depuis la fin du XIXe siècle. Que de guerres en son nom ! Que de marées noires et de pollutions subies ! Une histoire mortifère que déroulent Jean-Pierre Pécau et Fred Blanchard dans La Malédiction du pétrole, aux éditions Delcourt.  

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