Alpes-Maritimes : deux pharmaciens placés sous contrôle judiciaire après avoir vendu des masques FFP2 sous le manteau
Un pharmacien cannois a illégalement vendu une vingtaine de boîtes de masques de protection, dont certaines à un autre pharmacien exerçant à Grasse, qui a revendu les masques à son tour. Ils ont tous deux été placés sous contrôle judiciaire vendredi.
En pleine pandémie de coronavirus, deux pharmaciens, l'un exerçant à Cannes, l'autre à Grasse, ont été placés sous contrôle judiciaire pour avoir vendu sous le manteau des masques de type FFP2. Ils seront jugés par le tribunal correctionnel de Grasse le 25 mai prochain, a appris France Bleu Azur auprès du parquet de Grasse. Ils sont accusés de "travail dissimulé" et de "pratique commerciale trompeuse". D'ici là, ils devront s'acquitter d'une amende de 2 000 euros pour l'un et de 1 500 euros pour l'autre.
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Les enquêteurs sont remontés jusqu'à ces deux pharmaciens après un signalement anonyme sur la plateforme Pharos. Ce témoignage apprend aux policiers qu'un restaurateur à Grasse vend des masques FFP2 à ses clients, à dix euros l'unité, ce qui est interdit puisque "le gouvernement a annoncé la réquisition des stocks de ce type de produits, afin de les livrer aux professionnels de santé", souligne la direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes.
Les policiers ont découvert deux boîtes contenant chacune 40 masques, cachées sous le comptoir de ce restaurant. Lors de sa garde à vue, le restaurateur a d'abord nié les faits, puis il a avoué les avoir achetés à un pharmacien de Cannes, au prix de 100 euros la boîte.
Un trafic à plusieurs étages
Une perquisition menée dans la voiture du pharmacien cannois permet aux enquêteurs de retrouver 7 boîtes de masques (140 pièces) ainsi que la somme de 480 euros à son domicile. Le pharmacien reconnaît avoir acheté en gros des masques FFP2 via un de ses amis, responsable de production d'une grande société, en lien avec un fournisseur en Tunisie.
Il avoue également avoir donné quatre boîtes à un confrère de Grasse. Ce dernier est à son tour arrêté au sein de l'officine où il est employé et reconnaît avoir écoulé deux autres boîtes. Il vendait les masques à cinq euros. Il assure par ailleurs avoir reversé la totalité des bénéfices à son fournisseur, le pharmacien cannois. Quant à la quatrième boîte, il dit l'avoir donnée à des infirmières qu'il connaissait dans un Ehpad.
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