Aide exceptionnelle pour les familles démunies : "C'est une aide qui doit aller à tous les précaires" demande le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité
Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FNARS), s’est dit satisfait sur franceinfo de l’annonce par Emmanuel Macron d’une aide exceptionnelle aux familles les plus modestes.
"C’est un premier pas, mais c'est une satisfaction et surtout un soulagement pour toutes les familles et les personnes qui sont en difficulté pendant cette crise sanitaire", a réagi sur franceinfo Florent Guéguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FNARS) après l'allocution d'Emmanuel Macron lundi 13 février. Selon lui, "c'est une aide qui doit aller à tous les précaires, d'environ 250 euros par mois".
franceinfo : Êtes-vous satisfait de l’annonce de cette aide exceptionnelle ?
C’est un premier pas. C'est une satisfaction et surtout un soulagement pour toutes les familles et les personnes qui sont en difficulté pendant cette crise sanitaire. Nous avons fait remonter au président de la République de gros problèmes. Par exemple, des personnes sans domicile fixe qui, aujourd'hui, n'accèdent plus à l'alimentation du fait de fermeture de centres de distribution d'aide alimentaire. Mais aussi des familles modestes, qui avaient l'habitude d'envoyer leurs enfants à la cantine, souvent gratuite ou à très bas tarif, et qui, aujourd'hui, du fait de la fermeture des écoles, ont des charges supplémentaires en terme d'alimentation. Nous avons aussi des remontées de foyers qui ne seront plus en capacité de payer leur loyer et qui risquent donc, à terme, une expulsion. On voit bien que derrière la crise sanitaire, il y a une crise sociale et une fragilisation des plus pauvres avec des personnes qui ont arrêté leur activité et qui ne sont pas en chômage partiel. Il y a une perte de revenus et dans le même temps, des dépenses supplémentaires. Il était impératif que l'exécutif décide d'une première mesure de compensation de ces coûts supplémentaires qui pèsent aujourd'hui sur les plus pauvres. Je dirais que si l'exécutif n'avait pas fait ce geste, on allait tout droit vers une colère sociale notamment dans les quartiers populaires, là où, finalement, la crise sanitaire est déjà une crise sociale et de pouvoir d'achat.
Vous attendez une aide de quelle ampleur ?
De manière très précise, nous avons écrit il y a déjà une dizaine de jours au président de la République, nous, les associations de lutte contre l'exclusion, pour lui demander le versement d'une prime de solidarité de 250 euros pour toutes les personnes en situation de pauvreté ou de précarité. Une prime qui doit être majorée avec le nombre d'enfants lorsqu'elle est versée à des familles.
Souhaitez-vous que les personnes seules bénéficient aussi de cette prime ?
Évidemment. Ce soir, nous n'avons que l'annonce du principe de cette prime mais cette prime n'est annoncée que pour les familles. C'est très important mais il faut aussi qu'elle soit versée à des personnes seules, qui sont en situation de pauvreté, qui peuvent être confrontées aux difficultés de la crise sociale. Nous attendons mercredi. Peut être que nous aurons, d'ailleurs, des contacts avec le gouvernement sur ce sujet avant l’annonce qui sera faite au Conseil des ministres. Mais très clairement, pour nous, c'est une aide qui doit aller à tous les précaires et qui doit toucher environ 7 millions de personnes, c'est à dire 11 % de la population française. Nous sommes à la fois satisfaits de l'annonce et très vigilants. Il faut que l'aide soit versée très vite parce qu'il y a une urgence sociale, des familles qui ne peuvent plus payer leur alimentation ou leur loyer.
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