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À Hong Kong, les opposants détournent le jeu vidéo "Animal Crossing" contre le régime pro-chinois

À Hong Kong, les jeunes habitants de l’ancienne colonie britannique ont détourné la dernière version du jeu Nintendo "Animal Crossing : New Horizons", pour protester contre le régime et contre la Chine.

Article rédigé par franceinfo - Florence de Changy, édité par Frederic Wittner
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un exemplaire du jeu vidéo "Animal Crossing : New Horizons" dans une boutique de Hong Kong le 10 avril 2020 (ANTHONY WALLACE / AFP)

Jouer à Animal crossing, et en particulier à la dernière version, c’est comme partir planter la tente sur une île déserte et paradisiaque. Une fois sur place, dans l’île qui vous appartient, vous êtes accueilli par d’adorables animaux qui vous servent de guides et d’amis pour construire votre monde à vous. Après avoir planté la tente, vous allez couper du bois pour votre feu de camp, pêcher dans une rivière toujours abondante, vous baigner dans une cascade, attraper des papillons…

Il y a bien sûr aussi un aspect social, puisqu’en dehors des animaux qui sont les GO (les Gentils Organisateurs) de cette île aux allures de Club Med 2.0, vous pouvez inviter vos amis, pas plus de huit à la fois, à visiter votre île.

Détournements politiques

Les Hongkongais, dont l’esprit ultra-créatif et rebelle s’est illustré pendant les huit mois de révolte, ont complètement détourné ce jeu a priori mièvre ou gentillet et s’en sont servi pour exprimer toute leur frustration politique. À tel point que la Chine en a interdit la vente la semaine dernière.  

Ce qu’ont fait la plupart des joueurs de Hong Kong, c’est qu’à peine arrivés sur leur île, ils ont commencé par s’habiller en noir, avec des tee shirts faits sur mesure (car il est possible d’intégrer dans le jeu des éléments extérieurs), ils ont remis les masques à gaz et les casques de chantier qu’ils portaient pour les manifestations et ils ont planté des panneaux avec les principaux slogans politiques de la révolte.

Ils ont également détourné la plupart des activités, par exemple les filets à papillons ou les haches servent maintenant à taper sur les portraits de Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif ou de Xi Jinping, le président chinois. C’est donc semble-t-il pour cette impertinence que les autorités chinoises ont interdit la vente du jeu, de peur que l’humour hongkongais fasse contagion en Chine continentale.

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