Le ministre de la Santé veut "changer le métier" d'infirmier en donnant des "missions"
Après la publication d'un rapport alarmant, François Braun veut réagir. Le ministre de la Santé annoncé, vendredi 12 mai, vouloir "changer le métier d'infirmier" à travers une réforme de la formation et du métier, "parce que la santé" a changé, a-t-il justifié dans un clip vidéo diffusé par le ministère. "Nous avons besoin de modifier les compétences, de modifier l'exercice" de la profession, qui "fait partie de la colonne vertébrale" de la santé en France, a expliqué le ministre, à l'occasion de la journée internationale des infirmiers.
S'agissant du métier lui-même, François Braun cherche "à donner des missions" aux infirmières, dont le métier est aujourd'hui encadré par un décret qui délimite strictement les actes qu'elles peuvent faire. Il faut que dans ces "missions", les infirmières puissent travailler "la main dans la main avec les médecins", avait-il expliqué jeudi sur CNews. "C'est comme cela aussi que les médecins pourront prendre en charge plus de patients", avait-il ajouté.
Cette évolution vers des "missions" a été saluée vendredi par le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon. "Nous nous réjouissons de l'annonce de l'ouverture des travaux sur le passage d'un décret d'actes à un décret à missions", a déclaré Patrick Chamboredon dans un communiqué. "C'est une demande que porte l'Ordre depuis de nombreuses années", a-t-il ajouté.
Trois fois plus d'abandon en dix ans
Face au manque chronique de médecins, le gouvernement fait feu de tout bois pour parvenir à décharger ceux-ci de toutes les tâches qui peuvent être faites par d'autres, qu'elles concernent les soins ou l'administratif. Le gouvernement veut également faire face au paradoxe d'un fort taux d'abandon des élèves infirmiers en première année, alors que cette formation est la plus demandée par les lycéens sur Parcoursup (90 000 demandes l'an dernier, pour 38 000 places aujourd'hui).
Selon un rapport publié jeudi par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), ce taux d'abandon a triplé en dix ans. Le nombre d’étudiantes qui interrompent leurs études dès la première année de formation est en effet passé de 3 à 10%. François Braun veut aboutir "à la rentrée 2024 à une refonte complète de la formation", explique-t-il dans le clip.
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