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La campagne de vaccination contre la grippe A commence aujourd'hui en France pour les populations jugées prioritaires

Pour montrer l'exemple et enrayer la méfiance à l'égard du vaccin, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, se fera vacciner devant les caméras vers 13h00, à Paris.Près de 1.060 centres ouvriront le même jour dans toute la France pour recevoir quelque six millions de personnes prioritaires qui reçoivent ces jours-ci des bons de vaccination.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié
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Les parents des bébés de moins de six mois et les professionnels de la petite enfance sont jugées "prioritaires". (AFP - Alix Guigon)

Pour montrer l'exemple et enrayer la méfiance à l'égard du vaccin, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, se fera vacciner devant les caméras vers 13h00, à Paris.

Près de 1.060 centres ouvriront le même jour dans toute la France pour recevoir quelque six millions de personnes prioritaires qui reçoivent ces jours-ci des bons de vaccination.

Sont concernés, les personnels de santé non encore vaccinés, les parents des bébés de moins de six mois, les professionnels de la petite enfance et les personnes dites fragiles, qui souffrent de diabète ou de pathologies cardiaques ou respiratoires, ce qui les rend plus vulnérables au virus.

Les bébés de 6 à 23 mois et les femmes enceintes (à partir du deuxième trimestre de grossesse) devront attendre l'autorisation de mise sur le marché du vaccin sans adjuvant de Sanofi-Pasteur qui pourrait être délivrée dans lestous prochains jours selon le ministère.

Les enfants en âge scolaire seront concernés à partir du 25 novembre. La vaccination nécessitera l'autorisation des parents et aura lieu dans les établissements pour collègiens et lycéens.

Les Français doutent
L"incertitude quant au nombre de doses nécessaires pour se faire vacciner n'est pas totalement levée. La France reste sur une stratégie à deux doses, injectées à trois semaines d'intervalle, tant que les essais cliniques en cours "n'auront pas permis de valider la pérennité de la protection offerte par la première dose", précise le ministère.

De quoi alimenter un peu plus la méfiance des Français et alors que le gouvernement se retouve avec 94 millions de doses dont la facure s'élève à 712 millions d'euros. Selon un sondage CSA publié la semaine dernière, 76% d'entre eux n'envisagaient pas de se faire vacciner contre seulement 21% qui pensaient le faire. Ils étaient 17% de volontaires dans un sondage Ifop à la fin du mois d'octobre et 55% à la mi-septembre.

Le secret-défense imposé dans un premier temps sur les contrats passés avec les firmes pharmaceutiques, la protection offerte aux laboratoires en cas de poursuites judiciaires pour effets secondaires, le faible enthousiasme des épidémiologistes et la polémique sur les adjuvants ont semé le doute. Enfin, les présumés effets secondaires graves (sclérose en plaques) du vaccin anti-hépatite B, à la fin des années 1990, est un élément qui pèse dans la décision des Français.

Bachelot: le vaccin est "sûr"
Le vaccin contre la grippe A est "sûr", a déclaré jeudi la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Selon elle, "le vaccin que nous utilisons a déjà été utilisé par 100.000 professionnels à l'hôpital".

Concernant les femmes enceintes, un vaccin spécial sera
proposé dans une semaine après une autorisation de mise en place
qui sera faite vendredi.

La ministre a toutefois reconnu qu'une incertitude demeurait concernant la nécessité de procéder à une deuxième injection. "Nous avons une bonne immunité avec une dose. Nous sommes en
train de tester que cette immnité est bien durable dans le temps", a dit Roselyne Bachelot. Elle a annoncé que "dans trois semaines environ", elle saurait de manière sûre si une dose de vaccin sera suffisante pour contrer la maladie.

Les membres de la majorité partagés
Interrogés par le quotidien Le Parisien, plusieurs ministres et membres de l'UMP ont pris ouvertement position concernant le vaccin à une exception près, la secrétaire d'Etat à l'économie numérique, Nathalie Kosciusko Morizet qui ne souhaite pas "faire état de son carnet de vaccination" estimant que cela "relevait de sa vie privée".

Parmi ceux qui acceptent l'injection et outre la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, on retrouve le Premier ministre, François Fillon, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, le ministre de l'Education, Luc Chatel, le ministre du Travail, Xavier Darcos, la secrétaire d'Etat chargé des Aînés, Nora Berra, le secrétaire générale de l'UMP, Xavier Bertrand, le député UMP de Paris, Berard Debré, le président de l'Assemblée Nationale, Bernard Accoyer.

En revanche, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno et le président du groupe UMP à la mairie de Paris, Jean-François Lamour, ne se feront pas vacciner.

Quant à ceux qui ne savent pas encore figurent le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo et la ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard.

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