USA : un nouveau procès met en cause le talc dans le développement du cancer des ovaires
Nouveau procès et nouvelle condamnation pour le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson aux Etats-Unis. Le 21 août, un tribunal de Los Angeles a condamné le groupe à verser 70 millions de dollars en dommages compensatoires et 347 millions de dollars en dommages punitifs à Eva Echeverria, une femme de 63 ans. Il s'agit d'un montant record.
La plaignante souffre d'un cancer des ovaires diagnostiqué en 2007, cancer qui pourrait être dû à son usage quotidien de talc. À défaut d'avoir une preuve certaine de la corrélation, le jury a considéré que Johnson & Johnson ne l'avait pas prévenue des risques liés au talc "Baby Powder" qu'elle utilise depuis ses 11 ans pour son hygiène intime.
Selon le New York Times, la plaignante n'a pas intenté ce procès que pour elle. "Elle m'a dit : Je ne fais pas ça pour moi-même", affirme son avocat Mark Robinson. "Elle le fait pour d'autres femmes. Elle voulait faire quelque chose de bien avant de partir".
Des milliers de plaignantes
Ce n'est pas le premier procès que l'entreprise Johnson & Johnson perd, le groupe a été reconnu coupable à cinq occasions mais a remporté un procès en mars dernier. Au total, Johnson & Johnson a été condamné à verser plus de 720 millions de dollars, soit 610 millions d'euros.
Pour le moment, la firme est poursuivie par plus de 4.800 femmes qui l'accusent d'avoir minimisé les dangers de ce talc pour la santé. Toutes ces femmes ont comme point commun d'avoir utilisé le talc incriminé sur leurs cuisses pour éviter le frottement ou pour leur hygiène intime.
Une corrélation prouvée scientifiquement ?
De son côté, l'entreprise a annoncé sa décision de faire appel. Une porte-parole de Johnson & Johnson, Carol Goodrich, a affirmé que le groupe pharmaceutique se préparait à d'autres procès et qu'il ferait appel de cette décision parce que "l'entreprise est guidée par la science qui soutient la sécurité du talc pour bébé de Johnson & Johnson".
La firme pharmaceutique se base sur une étude du National Cancer Institute pour sa défense. Cette étude estime que "les preuves ne soutiennent pas une corrélation entre une exposition de la région du périnée au talc et un risque accru du cancer des ovaires."
Pourtant, en 2008, The International Agency for Research on Cancer a classé le talc comme un potentiel cancérigène s'il est utilisé à proximité du périnée "en se basant sur des preuves limitées dérivées d'études sur l'homme".
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