Un médecin urgentiste arrive au gouvernement. Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne a été dévoilée, lundi 4 juillet, par un communiqué de l'Elysée, et François Braun, président de l'association "Samu-Urgence de France", a été nommé ministre de la Santé en remplacement de Brigitte Bourguignon, candidate battue aux dernières législatives. >> Suivez les dernières informations et réactions sur le remaniement dans notre directAlexandre Creux-Maluga est assistant de régulation médicale, il répond au 15, le Samu dans le Rhône. Le profil société civile du nouveau ministre lui donnerait plutôt confiance : "L'avantage, c'est qu'il y a quelques jours, il avait encore, comme on dit vulgairement, les mains dans le bousin. C'est quand même un médecin urgentiste qui régule aussi."Des sous-effectifs toujours présentsLes premières mesures issues de la "mission Flash" menée par François Braun conviennent au soignant. Emmanuel Macron avait ainsi confié à François Braun cette mission " pour résoudre au moins pour l'été les problèmes à l'hôpital avec pour résultat 41 propositions dont une meilleure répartition du travail entre médecine de ville, Samu et urgences ainsi qu'une revalorisation du travail de nuit. "C'est un très bon projet, déclare Alexandre. Il faut que la fonction d'assistant de régulation médicale soit reconnue et qu'on se rende compte qu'on est en sous-effectif et que le diplôme n'était pas adapté." En revanche, le manque de personnel demeure un problème, surtout depuis que le message est passé d'appeler le 15, plutôt que d'engorger les urgences cet été. "Actuellement à Lyon, quand vous faites le 15, vous pouvez attendre jusqu'à deux à trois minutes", déplore l'assistant de régulation médicale.1,07 euros bruts de l'heureLe manque de personnel est criant dans tous les services, abonde Chaïbia Janssen, infirmière à l'hôpital Edouard-Herriot. Elle est sceptique après les premières annonces : "Le doublement de la majoration des horaires, soit... Mais vous savez, qu'est-ce qu'ils veulent doubler ? De 22 heures à 6 heures du matin, c'est 1,07 euros bruts l'heure, s'insurge l'infirmière. À côté de ça, il y a 1 200 lits qui vont fermer aux Hospices civils de Lyon d'ici septembre." "Il ne faut pas qu'il y ait de canicule, il ne faut pas qu'il y ait une énième vague Covid", prévient-elle. Une revendication est transversale parmi les soignants : il faut que la revalorisation de leurs salaires soit significative.