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Une mission parlementaire demande un congé "indemnisé" du proche aidant

Une mission parlementaire a proposé de créer un "statut spécifique" afin d'indemniser le congé du proche aidant et de prendre en compte cette tâche "invisible et gratuite" dans les droits à la retraite. 
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Une mission parlementaire demande un congé "indemnisé" du proche aidant

Selon un rapport réalisé en 2014 par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie), 8.3 millions de personnes aident un proche malade, âgé ou handicapé en France. Parmi elles, 57 % étaient des femmes. 

Depuis des années, des organisations telles que l'Association Française des aidants ou encore France Alzheimer militent pour la reconnaissance et l'indemnisation officielle des aidants. C'est sur cette question que se penche actuellement une mission parlementaire rapportée par le communiste Pierre Dharréville. 

Un travail représentant au total entre 12 et 16 milliards d'euros 

"Il est nécessaire de mettre en place un statut du proche aidant qui lui confère des droits", car "il a besoin de temps, de ressources et d'accompagnements" a déclaré ce mardi le député des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville, devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. 

Selon des économistes cités dans les conclusions de la mission, le travail des aidants familiaux représenterait entre 12 et 16 milliards d'euros au total, soit 0,6 à 0,8 % du PIB. 

D'après le député communiste, "les proches aidants fournissent un travail gratuit, un travail informel qui vient au mieux en complément, au pire en palliatif, d'une réponse publique qui n'est pas à la hauteur". Pour ce dernier, cela explique que le "congé du proche aidant" instauré par la loi d'adaptation de la société au vieillissement (ASV) de 2016, devrait être "indemnisé". A ce jour, il juge qu'il est "trop faiblement reconnu", "ne fait l'objet d'aucune indemnisation", a une "durée insuffisante" et "manque de souplesse". 

30 000 aidants potentiellement concernés

Le rapporteur de la mission a préconisé que le montant de l'indemnisation soit "identique à celui de l'allocation journalière de présence parentale soit 43,14 euros par jour". Il a notamment cité un rapport rendu en décembre dernier par le Haut conseil à la famille, à l'enfance et à l'âge, qui avait estimé le nombre de bénéficiaires potentiels de ce congé à 30.000 personnes. 

Par ailleurs, afin de "prendre en compte une réalité invisible", la mission recommande d'étendre la majoration de la durée d'assurance vieillesse aux proches aidants de personnes en situation de dépendance. Actuellement, cela se fait uniquement pour les aidants de personnes handicapées, qui bénéficient d'une majoration à hauteur d'un trimestre par période de prise en charge de 30 mois, dans la limite de huit trimestres. 

La commission des affaires sociales s'est prononcée mardi pour adresser un courrier avec ces propositions à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. 

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