"Un tremplin vers des entreprises plus ordinaires" : au Café Joyeux, l’inclusion par le travail des personnes handicapées
Ce samedi 3 décembre 2022 marque la journée internationale pour les personnes handicapées. Dans les Cafés Joyeux, la majorité des salariés sont atteints de handicap et troubles mentaux. Tous sont formés pour être autonomes et polyvalents.
Dans ce café lumineux au décor jaune, en face de l’Olympia, à Paris, une dizaine de salariés sont affairés à prendre les commandes des clients et les servir. Ce café, c’est un Café Joyeux. Il en existe actuellement 9 en France, bientôt 11, puisque deux nouveaux vont être ouverts à Nantes et Montpellier dans le courant de l’année 2023.
"Au Café Joyeux, on voit des gens de l'extérieur qu'on ne voit pas forcément dans les ESAT."
Anne-France, équipière au Café Joyeux
Anne-France a 35 ans, elle est "équipière joyeuse" depuis un an. "Je fais le service, la cuisine et la caisse, détaille-t-elle. J’aime beaucoup ça, j’aime bien apprendre ! Et je peux parler et communiquer." Avant cela, Anne-France travaillait dans une blanchisserie, dans un ESAT – établissement et service d’aide par le travail. "La différence, explique-t-elle, c’est qu’au Café Joyeux, on voit des gens de l’extérieur qu’on ne voit pas forcément dans les ESAT." La trentenaire prend les transports en commun seule, depuis la banlieue parisienne, pour venir travailler chaque jour. "Au début c’était difficile, parce qu’il fallait mémoriser mon trajet, reconnaît-elle. Il a fallu beaucoup de temps. Maintenant je sais faire, toute seule !"
Un CFA et un diplôme reconnu par l'Etat
Ici, comme dans tous les Cafés Joyeux, tous les équipiers sont en CDI. Antoine Derivry, le manager du Café Joyeux Olympia explique : "Les Cafés sont des tremplins vers des entreprises plus ordinaires. On a aussi créé un CFA – centre de formation des apprentis – qui leur délivre un diplôme reconnu par l’Etat. S’ils le souhaitent, ils peuvent ensuite aller n’importe où et dire 'embauchez-moi' !"
L’objectif de cette chaîne de cafés est également de faire évoluer les mentalités sur les personnes handicapées. "On voit ça tous les jours, affirme Antoine Derivry. Il suffit d’un échange avec un équipier et les gens se disent 'Je ne savais pas que des personnes en situation de handicap savaient faire un cappuccino avec un cœur à l’intérieur' !" Justement, Brandon, équipier au Café Joyeux, est en train de préparer ledit cappuccino. "Ici, on sert avec le cœur", promet-il avec un grand sourire.
Selon Antoine Derivry, "l’inclusion professionnelle mène à l’inclusion sociale". "Plus ils prennent en autonomie ici, plus ils sont autonomes dans leur vie de tous les jours", conclut-il.
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