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Pénurie d'aidants : "Les appels de détresse se démultiplient ces derniers mois", alerte la présidente de l’AFM-Téléthon

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Article rédigé par franceinfo
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L'AFM-Téléthon et APF France handicap vont saisir la Défenseure des droits pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "non-assistance généralisée à personnes en danger" pour dénoncer le manque de personnel dans le secteur de l'aide aux personnes en situation de handicap.

"Les appels de détresse se démultiplient ces derniers mois" et cela s'accélère, alerte mardi 3 octobre sur franceinfo, la présidente de l’AFM-Téléthon Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM-Téléthon qui avec l'APF France handicap va saisir la Défenseure des droits pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "non-assistance généralisée à personnes en danger" pour dénoncer le manque de personnel dans le secteur de l'aide aux personnes en situation de handicap.

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franceinfo : Pourquoi saisissez-vous la Défenseure des droits ?

Laurence Tiennot-Herment : Depuis l'année dernière, alors que le 6 octobre, on fête toujours la journée des aidants, nous constatons qu'il y a de grosses difficultés pour recruter ces aidants, ces auxiliaires de vie qui vont accompagner les malades et les familles. Depuis l'année dernière, nous n'avons eu de cesse d'alerter les pouvoirs publics en disant que la situation se dégrade, se détériore, que les familles nous interpellent sans cesse. Il y a parfois mise en péril lorsqu'il y a besoin d'auxiliaire de vie, d'aide à domicile 24h/24, parce que la personne est tétraplégique et nous n'avons personne. Il y a une vraie pénurie, une vraie crise de l'aide à domicile.

Qu'attendez-vous ?

La Défenseure des droits doit identifier quels sont les acteurs, notamment, publics dont la responsabilité peut être engagée, transmettre, et instruire de son côté parce qu'il y a discrimination par rapport à la personne en situation de handicap.

Qu'est-ce qui vous a poussé à agir ?

Ce sont des appels de détresse qui se généralisent, se démultiplient, ces derniers mois avec une accélération. La solidarité familiale ne doit pas se substituer à la solidarité nationale. Lorsque la personne est très dépendante, elle a besoin de gestes pour tout. On peut se dire qu'en situation très aiguë la solution serait l'hôpital. Or, quand on voit la crise, aussi, à l'hôpital, c'est inacceptable. On a des situations dramatiques avec des gens qui restent dans leur fauteuil parce qu'ils ne peuvent pas être couchés. Il y a des aides à domiciles formées, mais ce métier n'est pas valorisé. Entre une aide à domicile qui doit donner à manger et une aide à domicile qui doit pratiquer une aspiration endotrachéale, la différence de rémunération est de 70 centimes. Il faut valoriser ces métiers.

Comment faire pour valoriser ces métiers d'aide à domicile ?

Ce sont des métiers pour lesquels il n'y a pas de valorisation financière, pas de formation lorsqu'on doit accompagner quelqu'un qui a vraiment besoin de gestes de soin ou de mise en sécurité. Il n'y a pas la formation adéquate et c'est un problème. C'est une sous-valorisation de ces métiers. Il faut une réforme structurelle pour l'aide à domicile. On a aujourd'hui des familles qui sont à haut risque vital et des personnes à haut risque vital pour lesquelles il n'y a pas de réponse en dehors de la solidarité familiale. Donc, il y a une mise en danger de la vie d'autrui.

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