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Cinéma : "Je trouve le ton de 'Tout le monde debout' très juste", juge Emmanuelle Mörch, numéro 2 française de tennis-fauteuil

La numéro 2 française de tennis-fauteuil, Emmanuelle Mörch, interprête son propre rôle dans le film de Franck Dubosc, "Tout le monde debout".

Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuelle Mörch en avril 2018 à Paris. (NATALJA NOVIKOVA)

Avec plus de 2 millions 200 000 entrées, le film réalisé par l'humoriste Franck Dubosc Tout le monde debout a trouvé son public. Dans cette comédie romantique la comédienne Alexandra Lamy interprète une paraplégique. L’histoire aborde la question du handicap de façon décalée et drôle. On découvre à l’écran, dans son propre rôle, la numéro 2 française de tennis-fauteuil : Emmanuelle Mörch. La jeune femme de 27 ans a perdu l'usage de ses jambes il y a 10 ans dans un accident de snowboard. Compétitrice dans l'âme, Emmanuelle Mörch a refusé de renoncer au sport. Elle a décidé de changer de discipline pour démarrer sa deuxième vie. 

Au centre national d'entraînement de tennis, porte Molitor à Paris, Emmanuelle Mörch, les jambes sanglées dans son fauteuil de compétition, s'entraine aux frappes croisées. "Le tennis, avant, je détestais cela, confie-t-elle. C'est très bizarre, mais après l'accident, j'ai eu envie de commencer une nouvelle vie, un nouveau départ."

Emmanuelle n'a pas fait semblant de jouer

Dans la séquence du film de Franck Dubosc, la championne est lumineuse et remporte son simple face à Florence, campée par l'actrice Alexandra Lamy. "J'ai été contactée par le producteur Yann Arnaud pour faire la doublure d'Alexandra Lamy. Mais, à force de la voir, de jouer ensemble, on s'est rendu compte qu'elle jouait très bien." Oubliant la caméra, Emmanuelle n'a pas fait semblant de jouer. Elle a cogné comme d'habitude. "Il y a des personnes qui étaient surprises de me voir comme ça dans le film et qui m'ont dit : 'Tu as l'air beaucoup plus sévère, tu as l'air énervée.' Mais, c'est vraiment comme ça que je joue !"

L'humour rythme sa vie, comme le film, même si parfois, les blagues du héros Jocelyn sont un peu lourdes. "Notamment quand il parle de toutes les différences dans le handisport. C'est un peu grossier et on se demande comment ça va s'arrêter. Mais, sinon dans le film, je trouve que le ton est très juste. Il n'y a pas cette pitié ou cette compassion qu'on pourrait avoir. Finalement, lui dit qu'il est le plus handicapé des deux parce qu'elle est rayonnante, elle vit sa vie à fond et lui est juste perdu et il ne sait pas où il va."

Des rêves de médailles

Si l'expérience du tournage lui a beaucoup plu, elle rêve de médailles malgré son élimination dès le premier tour aux Jeux olympiques de Rio en 2016. "Ça va être Tokyo-2020 et surtout Paris-2024. J'ai hâte de vivre ça. Je me dis que, d'ici six ans, j'ai vraiment une chance d'atteindre un podium. Ce serait vraiment incroyable d'avoir un travail à Paris." En attendant, cette ancienne élève de l'école Centrale, à Paris, poursuit sa carrière d'ingénieure chez L'Oréal. La directrice des ressources humaines l'a repérée sur un cours de tennis et l'a encouragée à passer les entretiens d'embauches, conquise par cette sportive aussi gracieuse que fonceuse.

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