"Cela répond à un besoin d'exister" : l'enseigne Café Joyeux, qui emploie des personnes handicapées, a ouvert à New York

Après l’Europe, la chaîne de restauration française inclusive des Cafés Joyeux se lance à l’assaut de l’Amérique, avec l’inauguration le 15 mars dernier d’un espace à New York.
Article rédigé par franceinfo - Loig Loury
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Café Joyeux de New York emploie 14 personnes en situation de handicap. (TIMOTHY A. CLARY / AFP)

Les Cafés Joyeux traversent l'Atlantique : un 21e établissement vient d'ouvrir à New York. Au service ou à la cuisine, des employés autistes ou trisomiques décrochent pour une partie d’entre eux un premier emploi, sur un marché, comme partout ailleurs, quasiment bouché pour les personnes atteintes de handicaps mentaux et cognitifs.

Les mots "Servi avec le cœur" ornent la façade vitrée de ce Café Joyeux installé au milieu des gratte-ciels de Manhattan. Rien d’inhabituel, le café latte est aussi cher qu’ailleurs, pourtant l’endroit est tout à fait spécial pour Malik, 20 ans. "Je suis si heureux, j’ai les larmes aux yeux. J’ai toujours voulu travailler, un jour ou l’autre, et maintenant c’est le cas. Qu’un garçon comme moi puisse avoir un boulot, c’est un rêve de devenir qui l’on a envie d’être", se réjouit le jeune employé.

Avoir un emploi rémunéré représente un pas vers l’indépendance, assure son père Wallace. "Cela signifie le monde, pour lui. Malik veut avoir son propre business donc c’est une étape de franchie, surtout vers l’autonomie. Il est pressé de quitter la maison familiale, il veut son permis de conduire, il aime acheter des vêtements. Ce boulot, ça le rend extrêmement indépendant", se félicite-t-il. 

Se sentir utile

Aux États-Unis, 7 millions d’adultes vivent avec des handicaps mentaux et cognitifs et 80% d’entre eux sont exclus du marché de l’emploi. Ce Café Joyeux a embauché 14 équipiers en situation de handicap. Lydwine Bucaille en est la cofondatrice : "C'est une double peine d'être à la fois exclus de la société et en plus de ne pas pouvoir travailler, alors qu'ils ont vraiment besoin d'être utiles, de se rendre utiles. Les Cafés Joyeux répondent vraiment à ce besoin profond d'exister et de vivre comme nous tous."

"On s’épanouit tous de cette façon !"

Gilian Leek, présidente d’une association d’aide aux personnes autistes

à franceinfo

Gilian Leek, présidente d’une association d’aide aux personnes autistes, salue cette initiative. "Avoir l’égalité de salaire, d’emploi, de formation, se sentir intégré, ce n’est pas rien, souligne-t-elle. L’inclusion sociale, ça veut dire avoir des amis, partager des relations mais aussi trouver du sens dans ce qu’on fait de sa journée." "Le bonheur est entré dans ma vie", confirme Sebastiao, qui travaille pour le Café Joyeux de Lisbonne. Celui de New York est bien installé, puisqu’il bénéficie d’un bail de 10 ans.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.