Depuis quelques mois, dans le Pas-de-Calais, l'usine Maxam Tan, classée Seveso, ne fume plus ; l'entreprise a fait faillite. Les propriétaires espagnols ne veulent plus s'occuper du site. Depuis janvier, sur décision de justice, les 74 salariés ont reçu la mission de dépolluer le site pour surveiller une cuve remplie d'ammoniac, une substance toxique. Il en reste encore 700 tonnes.Un risque de fuiteMaxam Tan a été placée en liquidation judiciaire. Elle était, en France, la dernière fabrique de nitrate d'ammonium industriel, un explosif puissant confectionné sous forme de billes. Olivier Bouchez, chef de fabrication, et ses hommes continuent d'être payés pour prévoir les risques et scruter la pression de la cuve d'ammoniac. Sans surveillance humaine, la substance toxique risque de s'échapper. "Le risque est à dix. Ceux qui sécurisent, c'est les salariés. Il y a tous les équipements, les organes de sécurité interne, l'automatisme, la régulation...", explique Olivier Bouchez. Une simple fuite dans la cuve entraînerait une catastrophe industrielle. S'il se réchauffe, l'ammoniac pourrait se transformer en gaz très toxique, et se répandre dans l'air ; une dizaine de communes pourraient alors être touchées.