Le ToxiScore pour les produits ménagers est "une bonne nouvelle" mais doit être "obligatoire" pour tous les produits détergents, estime l'UFC-Que Choisir
La ministre de la Transition écologique a annoncé sur franceinfo la création d'un système d'étiquetage des détergents, selon leur niveau de dangerosité. Comme Nutri-Score pour l'alimentaire, il devrait être facultatif, regrette l'association.
La mise en place d’un ToxiScore pour les produits ménagers, annoncé vendredi 7 mai sur franceinfo par Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, est "une bonne nouvelle pour la protection des consommateurs", a réagi sur franceinfo Olivier Andrault, chargé de mission Agriculture et alimentation à l’UFC-Que Choisir. Cette classification reprendra le modèle du Nutri-Score, ce système d'étiquetage qui classe les produits alimentaires de A à E et du vert au rouge, en fonction de leur valeur nutritionnelle.
Un étiquetage pas obligatoire
Toutefois, prévient Olivier Andrault, ce ToxiScore, qui doit entrer en vigueur à partir de 2022, doit être "construit sur des données scientifiques officielles, comme nous l'avons fait pour notre application". L'UFC-Que Choisir a mis en œuvre l’application Quel Produit, qui permet de connaître la composition des produits ménagers, cosmétiques et alimentaires pour évaluer leur dangerosité. "Nous avons utilisé des données publiques qui ont été mises à disposition par l'Agence européenne des produits chimiques", explique le chargé de mission.
Pour avoir un réel impact en terme de protection des consommateurs, Olivier Andrault estime que le Toxiscore devrait être obligatoire sur tous les produits détergents. Or, selon lui, cela n'est pas "explicitement indiqué" dans le programme national santé environnement porté par Barbara Pompili : "Il existe cette possibilité évoquée si la réglementation le permet".
Olivier Andrault fait le parallèle avec le Nutriscore "qui n'est malheureusement pas obligatoire parce que la réglementation européenne s'y oppose. C'est pour cela qu'on ne le trouve pas sur les produits les plus gras et les plus salés". Il craint donc que le Toxiscore ne figure pas "sur les produits les plus dangereux".
40% des détergents toxiques
Le chargé de mission à l'UFC-Que Choisir rappelle que l'association avait réalisé une étude en décembre 2020 sur "plus de 6 000 produits ménagers" qui a révélé que "pas moins de 40% des détergents sont déconseillés ou à éviter du fait de la présence de parfums ou de conservateurs qui vont se révéler toxiques pour la reproduction, avec des perturbateurs endocriniens".
Olivier Andrault plaide pour ce le système d'évaluation du Toxiscore soit "défini avec l'ensemble des parties prenantes, les associations de consommateurs, les toxicologues et les fabricants qui doivent nous donner la totalité de la composition de leurs produits". Il déplore qu'actuellement "la réglementation n'exige pas que la totalité des ingrédients figurent" sur les produits ménagers "alors que c'est déjà obligatoire depuis longtemps sur les produits cosmétiques et alimentaires".
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