Inflammations, brûlures, danger pour l'écosystème... Le "ver de feu" prolifère en Méditerranée et inquiète

L'espèce invasive bénéficie de l'augmentation des températures en Europe du Sud depuis plusieurs années. Or, son développement menace notamment les plages italiennes et l'écosystème marin.
Article rédigé par franceinfo
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Un ver de feu photographié dans le Golfe du Mexique (phhto d'illustration). (GUILLEN AMAR ET ISABELLE / MAXPPP)

À mi-chemin entre le mille-pattes et la chenille urticante. Le "ver de feu" - ou Amphinomidae - prospère aujourd'hui dans les eaux de plus en plus chaudes de la mer Méditerranée, dans le sable et les herbiers marins. C'est une espèce invasive et vorace qui s'attaque à la faune et la flore. Sorte de mille-pattes marin, il est facilement reconnaissable par son corps de couleur vive et les poils blancs venimeux qui le recouvrent. Il provoque des démangeaisons et des brûlures importantes à quiconque les touche.

Leur présence sur les plages de la mer Méditerranée n'est pas nouvelle, mais les "vers de feu" étaient surtout observés en Sicile, et exclusivement l'été. Aujourd'hui, la température moyenne de la mer a augmenté d'1,2 degré en 40 ans, ce qui en fait un habitat de plus en plus idéal pour ces vers. "Le réchauffement climatique provoque divers changements en Méditerranée, qui seront probablement exacerbés dans les années à venir", souligne Federico Betti à l'AFP, expert en espèces invasives à l'université de Gênes dans le nord-est de l’Italie. Ces mille-pattes aquatiques se reproduisent davantage et remontent les côtes italiennes. Ils ont désormais été observés en Calabre, une région plus au nord, en plus grand nombre, et plus longtemps dans l'année.

Danger pour les touristes et l'écosystème

Leur présence est un problème. Les poils qui les recouvrent se détachent au moindre contact et sont gorgés de venin urticant. S'ils entrent en contact avec la peau, ils provoquent une vive sensation de brûlure et de démangeaison. En Sicile, où l'espèce est très présente, les baigneurs s'arment de chaussures et de masques pour aller dans l'eau.

Mais surtout, ces mille-pattes aquatiques perturbent l'écosystème marin. Ils se nourrissent de tout : du corail des fonds marins aux poissons capturés dans les filets des pêcheurs siciliens. Ce ver prédateur se rue sur les poissons capturés dans les filets, en mange la tête, le corps et l'éviscère. Impossible de vendre les poissons à moitié dévorés, ce qui provoque des pertes importantes : 7 prises sur 10 sont concernées, selon des pêcheurs siciliens à l'AFP.  

Les pêcheurs sont démunis face à cette espèce très résistante. Impossible de tuer ces vers en les coupant en deux, car ils se régénèrent d'eux-mêmes : "Si vous le coupez en deux, non seulement la partie avec la tête régénère une partie arrière, mais la partie arrière parvient elle aussi à reconstituer une tête en 22 jours environ", précise Federico Betti, expert en espèces invasives.

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