Enfants et écrans : "On doit aussi penser notre relation au travail à la maison et au droit à la déconnexion", estime un spécialiste

"Est-ce qu'il nous faut penser à un droit à la déconnexion individuelle ou est-ce qu'il nous faut penser un devoir collectif de déconnexion ?", s'interroge Jean Catan, secrétaire général du Conseil national du numérique, mardi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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Une femme travaille depuis chez elle, le soir. Image d'illustration. (MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS)

"Si on veut aborder notre relation aux écrans en tant qu'adulte, alors on doit aussi penser notre relation au travail à la maison et la relation au droit à la déconnexion", a plaidé mardi 30 avril sur franceinfo Jean Catan, secrétaire général du Conseil national du numérique (CNNum) et enseignant à Sciences Po en régulation numérique. Un rapport d'experts est remis dans la journée à Emmanuel Macron, préconisant notamment d'interdire l'usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans

Pour le spécialiste, il apparaît nécessaire "de penser à notre organisation sociétale au temps des écrans". "Est-ce qu'il nous faut penser à un droit à la déconnexion individuelle ou est-ce qu'il nous faut penser un devoir collectif de déconnexion ?", s'est-il interrogé. "Je pense qu'il est très dur d'avoir un discours sur les écrans qui soit positif aujourd'hui, en faisant l'apologie des travailleurs acharnés qui travaillent et qui dorment quatre heures par nuit", a-t-il lancé. "Il nous faut penser la collectivité dans son ensemble et il nous faut penser chaque cadre à part entière", a-t-il affirmé.

Dès la crèche ou chez une assistante maternelle, "il nous faut trouver les remèdes qui seront les plus appropriés pour chaque situation", a-t-il prôné. Pour le secrétaire général du Conseil national du numérique, s'il n'est pas question de bannir les écrans de l'apprentissage, il est nécessaire de "créer des communautés éducatives qui soient solides et multipartites".

Favoriser "certaines interfaces"

Selon lui, "on a déjà plusieurs cadres qui nous permettent de décliner beaucoup des remèdes qui sont avancés" par la commission de travail. Mais "il faut les pousser un petit peu plus loin", a-t-il avancé. Ces recommandations contenues dans le rapport comprennent notamment une interdiction totale des écrans aux moins de 3 ans et, par la suite, un accès extrêmement limité jusqu'à 6 ans. Les experts préconisent également d'interdire l'usage de téléphone portable avant 11 ans et d'autoriser les smartphones qu'à partir de 13 ans, et sans accès aux réseaux sociaux.

"Nous pouvons agir sur les réseaux sociaux eux-mêmes en favorisant certaines architectures techniques, certaines interfaces, certains services et ça, le règlement sur les services numériques nous le permet", a-t-il assuré. Le règlement européen sur les services numériques (DSA), entré en vigueur à l'été 2023, vise à apporter une meilleure protection des internautes contre les contenus illicites diffusés sur les grandes plateformes numériques.

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