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Jeux d'argent : un plan d'action mis en place pour encadrer la publicité et protéger les mineurs

L'Autorité nationale des jeux (ANJ) a dévoilé un plan pour diminuer l'influence des jeux d'argent. Les publicités pour les paris sportifs doivent notamment être encadrées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un écran de smartphone affichant des applications de paris sportifs, à Guérande (Loire-Atlantique), le 14 juin 2021. (Photo d'illustration) (B. ROMAN/HANS LUCAS/HANS LUCAS VIA AFP)

Comment mieux protéger les mineurs face à la tentation des jeux d'argent ? L'Autorité nationale des jeux (ANJ) a dévoilé, mercredi 23 février, un plan d'action visant à prévenir le jeu excessif chez les plus jeunes, en encadrant les pratiques publicitaires par des "lignes directrices" et des "recommandations". L'ANJ s'était engagée à mieux encadrer ces pratiques au vu d'une "pression publicitaire forte et inédite des opérateurs de paris qui s'est accélérée en 2021", a rappelé à l'AFP sa présidente Isabelle Falque-Pierrotin.

Six mois plus tard, au terme d'une consultation en ligne ayant réuni opérateurs de jeux d'argent, publicitaires, professionnels de santé, associations de soin, fédérations sportives, communauté éducative et grand public, l'autorité a voulu définir des règles claires, qui seront "pleinement opérationnelles" en septembre, soit avant la prochaine Coupe du monde de football.

Les "scènes d'excitation d'une intensité disproportionnée" proscrites

Les "lignes directrices" dévoilées mercredi, qui interprètent le décret du 4 novembre 2020 sur les communications commerciales liées au jeu, sont "des outils de droit souples" adaptés à un "environnement numérique très éclaté". "Nous aurons un comité de suivi : si cela ne marche pas, nous aurons toujours la réponse législative et réglementaire : mais ce serait dommage pour les opérateurs eux-mêmes", estime la présidente de l'ANJ.

Ainsi, la publicité est interdite quand "elle incite à une pratique de jeu excessive", la "banalise" ou la "valorise", selon le décret : pour l'ANJ, cela proscrit les "scènes d'excitation ou d'émotion d'une intensité disproportionnée" ou qui assimilent le jeu à un "exploit", rapprochant le joueur d'"un sportif de l'extrême".

De même, elle ne peut "suggérer que jouer contribue à la réussite sociale", dit la réglementation, donc le jeu ne peut être associé à la "réussite financière", au "succès sentimental ou sexuel", "à l'admiration des tiers", complète l'ANJ. Les "signes extérieurs de richesse", les "produits de luxe" tels que "voitures de sport, villas de rêve", "voyage en jet privé ou yacht", seront proscrits.

Un "modérateur de publicité" recommandé

La publicité pour le jeu ne doit pas non plus présenter celui-ci comme une option alternative au travail rémunéré, ni comme une "solution face à des difficultés personnelles", c'est-à-dire, "une échappatoire pour supporter une rupture amoureuse, une maladie" ou compenser un "travail répétitif et peu rémunérateur".

Ne pouvant viser les enfants ni les adolescents, la publicité n'utilisera pas d'activités ou d'œuvres culturelles prisées par eux. L'ANJ formule aussi des recommandations visant à faire baisser la pression publicitaire : pour la télévision et la radio, elle recommande trois communications par coupure publicitaire au maximum, tous opérateurs confondus.

Pour les sites internet et réseaux sociaux, elle préconise aussi une limite de "trois communications commerciales par jour et par support" et veut qu'un "modérateur de publicité", permettant au joueur de choisir "le nombre, la fréquence et le type de notifications" qui lui seront envoyées, soit mis en place sur les applications ou sites des opérateurs de jeux.

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