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"Désormais, si je souris, ça se voit" : le premier greffé total du visage se confie

Jérôme Hamon, opéré en 2010 en France, publie mercredi un livre témoignage sur son expérience.

Article rédigé par franceinfo
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Jérôme Hamon, photographié ici le 9 mai 2013, est le premier patient à avoir bénéficié d'une greffe totale du visage en 2010. (CHRISTOPHE CHAVIGNAUD / MAXPPP)

C'est la remarque d'un petit garçon, surpris par son visage déformé par la maladie de Recklinghausen, qui donne son titre au livre. Dans T'as vu le monsieur ?, Jérôme Hamon, le premier homme à avoir bénéficié d'une greffe totale de visage, raconte son parcours, cinq ans après l'opération. Pour accompagner la parution de l'ouvrage, mercredi 22 avril, ce machiniste de cinéma a donné deux interviews, au Parisien et au Figaro. Francetv info revient sur ses confidences en trois citations.

"C'était la dernière opération, et il fallait que ce soit la bonne"

Opéré une dizaine de fois depuis sa naissance, Jérôme Hamon explique au Parisien que la greffe réalisée par le professeur Lantiéri à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) était l'opération de la dernière chance. "Je ne voulais plus encaisser les déceptions, explique le quadragénaire. La perspective de mourir pendant l'intervention était moins douloureuse que de continuer avec le visage qui était le mien."

"Désormais, si je souris ou si je suis en colère, cela se voit"

Son nouveau visage, Jérôme Hamon l'a tout de suite accepté. Au Figaro, il confie son bonheur d'être enfin expressif. "Aujourd'hui, je profite de chaque instant sans me poser de questions sur l'avenir, confie-t-il. Après la greffe, mon visage était figé, et il a fallu travailler pour lui redonner des expressions. Désormais, si je souris ou si je suis en colère, cela se voit. Et les rides font partie de cela, ce sont elles qui donnent de la vie à un visage."

"Me fondre dans la foule était mon vœu le plus cher"

Comme le rappelle le titre du livre, cet intermittent du spectacle a beaucoup souffert du regard des autres. Aujourd'hui, il peut se promener dans la rue sans être moqué. "Cela a été un véritable bonheur de ne plus être l'objet de regards, de moqueries, de discriminations, voire d'insultes, témoigne-t-il dans Le Parisien. Me fondre dans la foule était mon vœu le plus cher." Mais Jérôme Hamon ne pardonne pas à ceux qui l'ont insulté : "C'était trop de douleurs."

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