Agression de médecins : "La question de l'accès aux soins est un des éléments qui contribue à cette violence", analyse la vice-présidente du syndicat MG France
"Je pense que la question de l'accès aux soins est un des éléments qui contribue à cette violence", analyse sur France Inter mercredi 28 août Margot Bayart, vice-présidente du syndicat MG France et médecin généraliste dans le Tarn. Après l'agression d'une médecin à Marseille mi-août, dix syndicats de médecins libéraux, dont MG France, ont déploré mardi une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens, et appelé l'exécutif à prendre "des mesures urgentes pour les protéger".
"Je vois la violence qui augmente", témoigne la médecin, "la pression monte" notamment en raison de la "demande d'immédiateté" des soins de la part des patients, qui exigent une ordonnance ou de voir un médecin "immédiatement", lorsqu'ils se présentent dans un cabinet ou aux urgences. "Les secrétaires sont très exposées et nous avons régulièrement besoin de nous interposer", explique-t-elle.
"Derrière l'agressivité, il y a l'angoisse", selon elle, "et l'idée est de faire exprimer la souffrance qui est derrière" pour calmer les patients agressifs. Elle explique notamment cette violence par "la question de l'accès aux soins qui est un des éléments qui contribue à cette violence", car certains patients n'arrivent pas à être pris en charge et s'inquiètent.
Réguler les appels et les prises en charge
Cependant, "qu'une collègue se fasse tabasser, c'est intolérable", s'indigne la vice-présidente du syndicat MG France. Avec ces agressions, "il y a un vrai risque d'aggravation de la désertification médicale et notamment dans certains secteurs".
Elle réclame donc plusieurs mesures face aux violences. D'abord la "régulation", comme aux urgences, lorsque les appels et les prises en charge sont filtrées au téléphone auparavant, pour éviter les engorgements. Ensuite, "l'éducation de la population", car "la ressource est rare, il faut donc l'utiliser à bon escient", il faut que les gens "sachent où appeler" lorsqu'ils rencontrent un problème de santé. Et enfin, la sécurité, avec des réponses et des liens établis avec les forces de l'ordre en cas de besoin et des sanctions pour les patients qui agressent les personnels de santé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.