Réduire sa consommation de viande : un bon geste pour l'environnement
Pour des raisons sanitaires et environnementales, Terra Nova préconise dans un rapport publié jeudi de diviser par deux sa consommation de viande.
Dans un rapport intitulé "la viande au menu de la transition alimentaire", publié jeudi, Terra Nova recommande de manger deux fois moins de viande d’ici à vingt ans. Si le think tank rappelle qu’historiquement la consommation de viande était associée à « l’élévation du niveau de vie et aux progrès de l’agriculture », aujourd’hui cela semble ne plus être le cas, voire même être de plus en plus inquiétant.
Selon cette étude, bouleverser notre régime alimentaire permettrait d'améliorer notre santé et de l’environnement.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
En 60 ans, la consommation de viande des Français a augmenté de 43%. Ceci s’explique notamment par la croissance de la démographie, l’amélioration des niveaux de vie et l’industrialisation de l’élevage. Chaque année, ce sont plus de 66 milliards d’animaux qui sont abattus dans le monde, pour la consommation des humains.
Le rapport note que si les habitudes alimentaires restent les mêmes, la production mondiale de viande pourrait augmenter de 75% d’ici à 2050. Conséquence : ceci entraînerait une augmentation de 78% des émissions de gaz à effet de serre.
Réduire le risque de cancer
Contrairement à certaines idées reçues, manger moins de viande n’entraînerait pas forcément de carences alimentaires, au contraire. Réduire la consommation de viande permettrait même de réduire le risque de cancer. L’Organisation Mondiale de la Santé avait reconnu, en octobre 2015, la viande rouge comme probablement cancérogène pour l’homme, tandis que la viande transformée le serait à coup sûr.
Au-delà de ce risque, la consommation de la viande rouge ainsi que de viande transformée augmenterait le risque de maladies cardio-vasculaires et de diabète de type 2.
L'impact des risques sanitaires
Terra Nova note que les nombreux scandales sanitaires que la France a connus ces dernières années « ont suscité des doutes sur la sécurité alimentaire des produits carnés ». La grippe aviaire, la viande de cheval ont encore la vache folle ont incité les consommateurs à être plus vigilants par rapport aux produits qu’ils consomment.
De plus, les nombreuses révélations sur les conditions d’abattage des animaux, notamment portées par l’association L214, peuvent être un facteur dans le sens de cette réduction de consommation de viande. Pour Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214, « On n’a pas du tout envie de voir des animaux souffrir, ça fait plaisir à personne. Sauf que c’est une réalité aujourd’hui, c’est la réalité qui est choquante, en fait. »
Le cercle de réflexion recommande donc de passer à un régime alimentaire composé d’une majorité de protéines végétales plutôt qu’animales, et d’aider les éleveurs à se tourner vers l’agriculture biologique.
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