Santé : comment expliquer que les Français ne se font pas assez dépister contre le cancer du sein et le cancer colorectal ?
Ils font partie des cancers qui tuent le plus. Le cancer du sein et le cancer colorectal sont à l'origine de près de 30 000 décès chaque année en France. Pourtant, si on les dépiste tôt, on augmente ses chances de guérison. Or, selon deux études de Santé publique France parues ce mardi, les dépistages pourtant organisés et généralisés du cancer du sein et du cancer colorectal ne font pas recette.
La participation de tous les Français de 50 à 74 ans invités à se faire dépister tous les deux ans atteint 50 % pour le sein et 33 % pour le cancer colorectal. Seulement un tiers des Français de 50 à 74 ans renvoient tous les deux ans leur kit de dépistage du cancer colorectal. "On sait qu'une lésion détectée précocement a 9 chances sur dix de guérir", souligne Cécile Quintin de Santé publique France.
"Une baisse de l'offre médicale"
Pour améliorer la participation au dépistage, depuis l'an dernier, les kits sont désormais disponibles chez les pharmaciens en plus des médecins, et commandables sur internet. La participation est aussi tout juste satisfaisante pour les femmes et le dépistage du cancer du sein. Seulement la moitié des 50 à 74 ans répondent à l'invitation.
"Il y a une baisse de l'offre médicale", déplore Agnès Rogel de Santé publique France. "Pas mal de radiologues partent à la retraite et ne sont pas remplacés. On a en réaction des délais de prise de rendez-vous qui s'allonge en raison de cette baisse. On soupçonne aussi une polémique de ces dernières années qu'il y a eu sur l'efficacité du dépistage du cancer du sein qui a peut-être éloigné les femmes du dépistage."
Il y a eu aussi une baisse des mammographies pendant la crise Covid. Santé publique France craint dans les prochains mois et années la découverte tardive de nombreux cancers du sein.
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