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Cancer : les malades en phase terminale meurent davantage le week-end, montre une étude américaine

Des chercheurs ont analysé le jour où sont morts des millions de malades du cancer sur une très large période. Et les résultats sont éloquents.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des agents des services mortuaires posent à côté d'un brancard à la morgue de l'hôpital Emile-Muller à Mulhouse (Haut-Rhin), le 22 avril 2020. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Les malades en fin de vie peuvent-ils repousser et choisir le moment de leur mort ? Oui, selon une étude américaine de grande ampleur présentée ce week-end au Congrès du cancer de Chicago, le rendez-vous de référence de la lutte contre le cancer : c'est là où sont annoncées chaque année les principales avancées de la recherche, les résultats de plus de 5 000 études menées dans le monde.

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Ces dernières années, de petites études avaient découvert un "effet vacances" dans la mort des malades du cancer en fin de vie. Kanan Shah a voulu en avoir le cœur net : cette jeune cancérologue de New York a recensé le jour de la mort de dix millions de malades du cancer américains sur une période de 17 ans. Elle a alors pu tirer des conséquences pour le moins troublantes : "On a constaté que les patients mouraient davantage le vendredi et le samedi, également après les congés, notamment les vacances de Noël."

"IIs veulent voir une dernière fois ceux qu’ils aiment"

Kanan Shah explique ce phénomène : "En fait, ces malades en phase terminale arrivent à tenir, ont un sursaut. Ils veulent voir une dernière fois ceux qu’ils aiment, leur famille, avant de mourir. Mais leurs proches travaillent en semaine, alors ils viennent à l’hôpital dès qu’ils le peuvent, le jeudi soir, le vendredi, le samedi. À ce moment-là, ils se disent au revoir… et juste après, les malades lâchent psychologiquement, et leur corps aussi. Il y a un pic de décès. C’est la même chose après les vacances de Noël."

La chercheuse suggère dès lors qu’en l’absence de leurs proches en semaine, les malades du cancer en phase terminale soient davantage accompagnés, écoutés, apaisés par des professionnels de santé. Car "la mort ne devrait pas choisir son jour."

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