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Cancer du sein : moins d'une femme sur deux de 50 à 74 ans a réalisé sa mammographie en 2022, selon une étude de la Ligue contre le cancer

L'accès aux soins, l'absence de symptômes ou le fait de se déshabiller sont les principales raisons avancées par les femmes interrogées.
Article rédigé par franceinfo
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Un médecin observe des mammographies, à Nice, le 28 novembre 2011. (FRANÇOIS BAILLE / MAXPPP)

Seules 44,9% des Françaises âgées de 50 à 74 ans ont réalisé leur mammographie en 2022, et 12% - soit plus d'un million de femmes - ne se sont même jamais fait dépister. C'est ce qui ressort d'une étude de la Ligue nationale contre le cancer publiée ce mardi, consultée par France Bleu et France Inter, alors que commence ce dimanche la campagne annuelle de sensibilisation "Octobre rose".

Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein  invite pourtant " tous les 2 ans les femmes âgées de 50 à 74 ans à effectuer une mammographie de dépistage, complétée par un examen clinique des seins (observation et palpation)", peut-on lire sur le site Santé Publique France.

>> Santé : comment expliquer que les Français ne se font pas assez dépister contre le cancer du sein et le cancer colorectal ?

Ce manque de dépistage s'explique par plusieurs raisons, selon la Ligue nationale contre le cancer. 34% des femmes interrogées évoquent d'abord l'absence de symptômes, mais " l'intérêt du dépistage, c'est d'arriver avant que les signaux n'apparaissent", rappelle le porte-parole de la Ligue Emmanuel Ricard.

"Jusqu'à six mois d'attente"

La question de l'accès aux soins joue aussi un rôle important. 10 % des sondées assurent habiter trop loin d'un centre de dépistage et "il y a une diminution du nombre de radiologues et un allongement des délais" pour les rendez-vous, confirme Emmanuel Ricard. " En Vendée, ça peut aller jusqu'à 6 mois d'attente." De plus, une femme sur 5 déclare craindre la douleur pendant l'examen.

10% des femmes expliquent également avoir peur de se déshabiller face à un soignant. La Ligue appelle à un " travail de pédagogie pour anticiper cette crainte", alors que c'est " un chiffre qui monte". 
Enfin, le manque de dépistage du cancer du sein s'explique par la crainte de la maladie. " Un certain nombre de femmes anticipe le risque d'avoir le cancer, et se dit 'je suis déjà trop dans la galère', je préfère attendre que ça me tombe sur le coin de la figure plutôt que de me confronter à la potentialité d'un résultat positif", conclut le porte-parole de la Ligue Emmanuel Ricard.

En France, la meilleure campagne de dépistage du cancer du sein remonte à 2012, lorsque 52% des femmes concernées avaient réalisé leur mammographie. Avec près de 60 000 nouveaux cas et 12 000 décès par an, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en France et la 1re cause de décès par cancer. La maladie est guérie dans 9 cas sur 10 lorsqu'elle est dépistée à temps.


Méthodologie : sondage OpinionWay pour la Ligue contre le cancer, août 2023. Echantillon de 1006 femmes, représentatif de la population française féminine âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L’échantillon a été interrogé par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées du 8 au 11 août 2023.

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