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8 000 tonnes de lait potentiellement contaminés : l'UFC-Que Choisir demande "la transparence totale" de Lactalis

Lactalis aurait transformé des produits pour adultes avec le même lait au coeur d'un scandale sanitaire l'an dernier. L'association UFC-Que choisir réclame plus de transparence aux autorités sanitaires. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'usine Lactalis de Craon en Mayenne, le 4 décembre 2017. (DAMIEN MEYER / AFP)

Un an après le scandale du lait pour nourrisson contaminé à la salmonelle, Lactalis est accusé par une association de famille de victimes d'avoir écoulé 8 000 tonnes de lait en poudre potentiellement contaminé. Le produit aurait été utilisé dans la fabrication de desserts lactés pour adultes, alors même que le lait infantile était rappelé en raison du danger sanitaire.

Lactalis dément ces accusations, et assure que le lait pour les produits alimentaires adultes est produit "dans la Tour 2", une partie de l'usine de Craon (Mayenne) qui n'était pas contaminée selon le groupe. Invité de France Info mercredi, Olivier Andreau, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir, demande "des éléments de preuve" de la part des pouvoirs publics, et non de Lactalis, "qui n'a pas été particulièrement transparent et coopératif, en tout cas au début du lancement de cette affaire".


franceinfo : Les explications de Lactalis sont-elles convaincantes ?

Olivier Andreau : Il est urgent de faire la lumière sur ce rebondissement. Si les informations sont exactes, c'est très grave, parce que des poudres potentiellement contaminées auraient pu être utilisées dans des produits dont les dates limites sont très longues - des produits congelés tels que les glaces. Dans ce cas-là, il serait très important que les autorités sanitaires procèdent au rappel et au retrait. Nous avons enfin un juge d'instruction qui a été nommé, nous attendons de lui qu'il fasse la lumière.

Selon Lactalis, la tour de séchage numéro 2 de l'usine n'était pas contaminée, et ces 8 000 tonnes ont été conditionnées sur un circuit d'ensachage indépendant. Il n'y aurait donc pas de contamination ?

Nous demandons des éléments de preuve qui viennent des pouvoirs publics, pas de Lactalis. On ne peut pas dire que Lactalis ait été particulièrement transparent et coopératif, en tout cas au début du lancement de cette affaire. S’il y a un problème, ou si à l'inverse il n'y a aucune contamination dans la tour 2, il faut que ce soit clairement indiqué par les autorités sanitaires. Énormément de choses nous ont été promises à la suite de cette crise : on a demandé une augmentation des services de contrôle, qui sont toujours en sous-effectif criant. On a demandé des budgets. Or, qu'est-ce qu'on a actuellement ? Certes, une petite obligation qui figure dans la loi alimentation agriculture qui demande que tous les autocontrôles portant sur des pathogènes soient transmis aux autorités sanitaires - encore heureux !

La préfecture est-elle à vos yeux une autorité sanitaire ?

La préfecture est une autorité qui est d'abord politique. Ce que nous demandons, c'est que le ministère de l'Agriculture, le ministère des Finances et de l'Industrie avec la Direction de la répression des fraudes fassent un démenti si les produits qui sont incriminés ne sont pas concernés par la salmonelle.

Ça pose aussi le problème de la communication de Lactalis ?

On a observé ce problème pour le groupe Lactalis. Il n'avait pas l'habitude de communiquer, et le fait toujours à petits pas, et sous la contrainte. Nous demandons la transparence totale, non seulement de Lactalis mais de la part des pouvoirs publics. Lors de la réouverture de l'usine de Craon, il n'y a pas eu de publication des résultats des plans de contrôle réalisés par les autorités sanitaires préalablement à cette ouverture. Il est clair que cet élément aurait rassuré les consommateurs.

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