Bisphénol A : 15 groupes agroalimentaires sanctionnés pour ne pas avoir révélé la présence du perturbateur endocrinien
L'Autorité de la concurrence sanctionne en raison de pratiques jugées "très graves". Elle a annoncé jeudi 11 janvier avoir infligé une amende s'élevant au total à 19,5 millions d'euros à 15 acteurs de l'agroalimentaire. Ces derniers ont été sanctionnés pour s'être entendus entre 2010 et 2015 sur le fait de ne pas communiquer "sur la présence ou pas" du perturbateur endocrinien bisphénol A dans leurs conserves et canettes.
Ces entreprises "ont privé les consommateurs de la faculté de choisir des produits sans bisphénol A, à une époque où de tels produits étaient disponibles et alors que cette substance était déjà, à l'époque, considérée comme dangereuse pour la santé", explique l'autorité administrative. Interdit en France depuis 2015 dans les contenants alimentaires, le bisphénol A est considéré par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) comme un perturbateur endocrinien, soupçonné d'être lié à de multiples troubles et maladies (cancer du sein, infertilité, etc.).
"Stratégie collective"
L'Autorité de la concurrence a décidé de sanctionner trois organismes professionnels de conserveurs (Fiac, Adepale, Ania) et le syndicat des fabricants de boîtes "pour avoir mis en œuvre une stratégie collective visant à empêcher les industriels du secteur de se faire concurrence sur la question de la présence ou non de bisphénol A dans les contenants alimentaires (conserves, canettes, etc.)".
Onze entreprises, "poursuivies en qualité de membres de ces organismes" et pour leur "participation à l'entente" ont également été sanctionnées : Andros, Bonduelle, Charles et Alice, Cofigeo, Conserves France, D'Aucy, General Mills et Unilever, ainsi que des fournisseurs de boîtes Ardagh, Crown et Massilly. Contactées par l'AFP, l'Association des entreprises de produits alimentaires élaborés et la Fédération des industries d'aliments conservés ont annoncé qu'elles allaient faire appel. Elles parlent d'une décision qu'elles "contestent fermement".
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