Bisphénol A : des risques et des effets mieux connus

"Pour la première fois, nous avons une estimation précise des différentes sources d'exposition au bisphénol A." Dans un rapport publié mardi 9 avril, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) met en garde contre les risques liés au fait d'être en contact avec ce produit chimique. Potentiellement cancérigène, il est particulièrement présent dans les boîtes de conserve, les bonbonnes en polycarbonate de fontaines à eau ou encore les tickets de caisse.

Quels risques?

Les femmes enceintes constituent la catégorie de population la plus menacée, en raison des risques encourus par les fœtus, et en particulier les filles. Selon l'agence, l'exposition au bisphénol A (BPA) entraîne "une modification de la structure de la glande mammaire chez l'enfant à naître", qui favorise à terme le développement de cancer du sein. Mais pas seulement. Le bisphénol A pourrait avoir des effets sur "le cerveau et le comportement, le métabolisme et l'obésité ou encore l'appareil reproducteur féminin" du futur bébé.

Quelles sont les principales sources d'exposition?

La population est principalement en contact avec le BPA par le biais de son alimentation. En première ligne : les boîtes de conserve, qui contiennent souvent un vernis intérieur constitué de BPA. Dans le viseur aussi, les bonbonnes en plastique de type polycarbonate des fontaines à eau, que l'on trouve souvent dans les entreprises.

En dehors de l'alimentaire, le produit chimique se trouve dans la composition de la plupart des tickets de caisse. La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, veut proposer l'interdiction dans ces tickets ainsi que dans les reçus de carte bancaire à la Commission européenne.

Quelles mesures?

Le bisphénol A est interdit depuis janvier en France dans les conditionnements de produits alimentaires pour enfants de moins de 3 ans. L'interdiction s'étendra dès le 1er janvier 2015 à ceux destinés au reste de la population. "Si on supprime finalement cette exposition via les contenants alimentaires, on réduit les risques de façon telle que globalement on le supprime, notamment au regard du risque de glande mammaire", a assuré Dominique Gombert, directeur de l'évaluation des risques de l'Anses.