Cinq ans de prison avec sursis pour avoir tué sa fille handicapée
Le procès d'une mère qui a mis fin aux jours de sa fillette très lourdement handicapée, Méline, en 2010 à Saint-Malo, s'est achevé le 15 septembre. La mère, qui espérait l'acquittement, a finalement été condamnée à cinq ans de prison avec sursis, peine requise par l'avocat général.
Bien que la cour ait retenu comme circonstance atténuante une altération de son discernement et que sa peine soit intégralement assortie de sursis, Laurence Nait Kaoudjt, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, a crié sa colère et son écoeurement aux jurés, aussitôt après l'énoncé du verdict.
"J'aurais mieux fait de mourir. Vous n'avez pas de coeur, vous n'avez pas compris mon geste d'amour : si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c'est sur votre conscience", leur a crié cette femme de 49 ans. La mère se disait très "fusionnelle" avec sa fille.
"Personne n'est propriétaire de son enfant"
Ses avocats avaient plaidé pour son acquittement. "Elle a tué sa fille, mais elle n'est pas une meurtrière, contrairement à ce qui a été requis : la contrainte morale intérieure existe", avait ainsi déclaré Me Éric Dupond-Moretti.
En août 2010, le corps de Méline, 8 ans, avait été retrouvé étranglé par une écharpe. Depuis, la mère n'a jamais été placée en détention. Malgré la peine immense de Laurence Nait Kaoudjt, l'avocat général avait souligné qu'il s'agissait tout de même d'un meurtre. "Personne n'est propriétaire de son enfant", a souligné l'avocat général. "Même si cet enfant est handicapé, il est autonome, il a sa vie, il a son humanité : si vous dites aujourd'hui "elle n'est pas coupable", vous niez cette humanité. Dans le référentiel commun de la société, on a toujours le choix de ne pas étrangler une petite fille", a-t-il rappelé.
Avec AFP
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