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Comment la prudence suisse a dissuadé Servier de commercialiser le Mediator

Un juge d'instruction français a entendu les autorités helvétiques qui avaient eu des doutes sur le médicament dès 1996, selon les informations de RTL.

Article rédigé par franceinfo
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Le Mediator, un antidiabétique des laboratoires Servier, est accusé d'avoir fait 500 à 2 000 morts en France. (CITIZENSIDE.COM / AFP)

En France, le Mediator a été retiré du marché en 2009, plus de trente ans après son lancement. Mais d'autres pays ont été plus prudents. En Suisse, le médicament a été écarté des pharmacies car les autorités avaient fait part de leurs doutes, selon des pièces consultées par RTL.

Le juge d'instruction Pascal Gand, en charge de l'enquête, a entendu à Genève d'anciens responsables de l'office intercantonal du contrôle des médicaments (OICM), toujours selon la radio. Les premiers doutes apparaissent en 1996, lorsqu'une patiente lance l'alerte. L'OICM note alors la proximité entre la molécule du Mediator (Mediaxal en Suisse) et celle d'un coupe-faim connu pour ses effets indésirables. L'office souhaite finalement "identifier les complications médicales possibles", explique RTL. Face à ces réticences, le groupe Servier abandonne l'idée de commercialiser son médicament dans le pays. Le laboratoire avance alors des arguments économiques.

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), justement, est soupçonnée de négligence dans la surveillance du Mediator, entre 1995 et 2009. L'ANSM a été mise en examen pour homicides et blessures involontaires, mardi.

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