Saint-Ouen : un mur anti-drogues
La colère des habitants d'une cité de la région parisienne contre les dealers. Des comités ou collectifs se forment contre les revendeurs de drogue. A Saint-Ouen, les occupants d'une résidence vont aller plus loin.
La ruelle débouchait sur un parc, avec de la verdure. Aujourd'hui, ce mur, 4 mètres de haut, 5 mètres de large. Ce sont les habitants des immeubles qui ont décidé la construction du mur. 85% d'entre eux ont vote pour.
Il y a trop de trafic, ils passent par la, c'est le passage.
Des briques et du ciment contre le trafic de drogue, c'est la seule solution qu'ils ont trouvé.
C'est très très dangereux, les gens ont peur de sortir. Moi après 19 heures, je ne sors plus. Quand j'arrive de mon travail, je m'enferme chez moi. C'est eux qui font la loi.
Nous aurions aimé interroger d'autres habitants, impossible.
Un jeune homme sorti d'un immeuble nous intime l'ordre de quitter les lieux. Nous étions dans une autre cité, à moins d'un km de là. En caméra cachée, nous avions voulu entrer dans un de ces immeubles, aux mains des dealers.
Nous étions contrôlés de suite.
Quand ils comprennent que nous ne voulons pas acheter de drogue, nous sommes accompagnés et fouillés. Ici, ce sont eux qui décident de tout. Dans les derniers mois, 2 ministres de l'intérieur, Guéant et Valls, se sont rendus dans ce même quartier pour régler le problème. Les forces de l'ordre ont été déployées en nombre. Le trafic a disparu. Au même moment, il prospère dans la cité Emile Cordon. Le mur ne semble pas inquiéter les dealers. Ils y ont déjà écrit ceci : "Avec ou sans, on bosse". Si une entrée a été en effet bloquée il reste une dizaine de points d'accès. A l'office HLM, on reconnaît que le mur n'est pas une solution définitive.
Le quotidien d'un habitant ici c'est d'avoir des guetteurs qui travaillent, sont présents toute la journée, en toute impunité. Ils dirigent les acheteurs vers les points de vente qui sont dans les cages d'escalier. Ils font donc face aux guetteurs et aux vendeurs.
Le trafic est florissant, car très lucratif. Selon la police, un seul point de vente de drogue à Saint-Ouen rapporte jusqu'à 12 O00 euros par jour.
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