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Invité : Roschdy Zem, "Bodybuilder"

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Article rédigé par franceinfo
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L'invité de ce samedi est un comédien, qui est aussi réalisateur pour la 3e fois. Voici le dernier film signé R.Zem. Bonsoir. Merci d'être avec nous. Ça fait combien de temps que vous faites ce métier de comédien.

R.Zem: L'expérience remonte C'était une pièce de théâtre qui faisait 2 ou 3 spectateurs de moyenne.

L.Delahousse: C'est une envie ou le hasard.

Ft.Zem: L'envie d'interpréter, Devenir comédien dans les années 80 ou 90, il fallait être un peu fou ou naïf pour y croire. Personne ne me prédestinait à cela. Je n'avais pas de références, surtout en tant que fils Il n'y avait pas de précédent. Je fais partie de cette génération qui a eu cette chance.

L.Delahousse: Quand vous en parlez à la maison, quand vous dites a votre papa que vous allez être comédien et saltimbanque.

R.Zem: J'étais commerçant et je faisais ça à côté.

L.Delahousse: Quand vous allez au Festival de Cannes, le lendemain, vous retournez vendre des jeans sur les marchés. Vous faites des films et, à chaque fois, vous vous dites que ça va être le dernier.

R.Zem: Pendant longtemps. On vit un rêve. On pense que ça va s'arrêter. On se satisfait de cela. On se dit qu'on a eu quelques expériences. La chance aidant, les rencontres aussi, car c'est l'histoire C'est aussi la bonne étoile.

L.Delahousse: Les remèdes aux angoisses, c'est le sport.

R.Zem: Oui, et la famille.

L.Delahousse: Le culte du sport, le sport à outrance est le thème de votre 3e film. L'univers des bodybuilders vous a fasciné.

Regarde les stries dans son dos.

Un père champion de culturisme et son fils délinquant. Leurs relations, leurs affrontements. Avec eux, on entre dans un univers peu connu et fascinant: le culturisme. Le héros du film est un acteur débutant de 60 ans. Dans la vie, il est lui-même champion du monde 2013 des vétérans amateurs. Le culturiste nous emmène dans une salle parisienne où s'entraînent ses amis champions et des anonymes. lls sont 4 millions en France à fréquenter les salles de musculation.

Ce n'est pas un concours du plus gros bestiau. Il faut l'équilibre. Le culturiste recherche en permanence l'équilibre musculaire. Il veut avoir une harmonie.

Comme celui qu'il admire: Monsieur univers 2008 professionnel. A 34 ans, il soulève aisément 300 kg de fonte en une fois.

On cherche toujours la perfection, l'inaccessible en quelque sorte.

Leur modèle, c'est toujours lui: A.Schwarzenegger, Monsieur Univers à l'âge de 20 ans. Pour lui ressembler, de l'entraînement, de la souffrance. Il a mis 30 ans à devenir champion du monde. L'actrice M.FoTs, la femme du champion dans le film, ne connaissait rien de ces accros du muscle.

J'ai découvert que la quête est beaucoup plus profonde et intime que ce qu'on pouvait imaginer. Ils se battent un peu contre eux-mêmes.

Réalisateur et coach dans le film, R.Zem redonne au culturisme ses lettres de noblesse, sans se moquer, ce qui n'exclut pas l'humour.

Luigi, sors, il y a les Expendables.

L.Delahousse: Le 1re rencontre avec ce sport, ça s'est passé quand, pour vous.

R.Zem: Ça remonte à il y a 3 ans. J'ai cherché à rencontrer des culturistes d'abord dans les salles de sport et partout en France, notamment dans les compétitions amateurs. Au départ, il y a un peu de méfiance, car ils ont souvent été décrits à travers des reportages. J'ai rencontré les bonnes personnes, notamment ce bodybuilder qui s'appelle Fabien et qui m'a initié à ce type de vie. Il m'a montré tout ce qui entoure cette communauté.

L.Delahousse: C'est un univers social. Vous dites que c'est un sport de riches, mais pour les pauvres. Ça coûte cher.

R.Zem: Les athlètes sont constitués essentiellement des classes prolétaires. Ils sacrifient leur famille, leur vie sentimentale, professionnelle. Leurs économies passent dans cette activité.

L.Delahousse: Il y a un sens du sacrifice. L'argent, la santé.

R.Zem: C'est 6 à 8 repas par jour pour les champions. On parle du culturisme de compétition. C'est quelque chose de très intensif. C'est une implication totale. Tout est rangé entre le pur Le profane, ce sont les graisses.

L.Delahousse: Qu'est-ce qu'ils cherchent? Une addiction au sport? Le culte du corps.

R.Zem: La quête. Derrière, se cache souvent un mal-être ou un vide à combler. Se lancer dans une quête obsessionnelle, ça les rend attachants. On s'aperçoit qu'il y a une vulnérabilité intéressante. Ça m'intéresse de faire un film autour de ça et d'y confronter quelqu'un d'étranger à ce milieu, qui est joué par le fils.

L.Delahousse: Un vrai film fort, intense, un film social.

R.Zem: L'histoire d'un père et d'un fils qui ne se connaissent.

L.Delahousse: Avec également N.Duvauchelle et M.FoTs. Merci à vous. Une idée pour le prochain film?.

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