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Vous en parlerez aujourd'hui. Les nouvelles égéries de la Fashion Week... n'existent pas

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, les mannequins virtuels.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Photo postée sur le compte Instagram Shudu.Gram, "la première supermodel numérique". (CAPTURE D'ÉCRAN / INSTAGRAM)

Elles s’appellent Lil Miquela, Shudu ou Margot et seront les incontournables de la Fashion Week parisienne qui commence lundi 24 septembre.
Elles font partie des influenceuses de mode et des mannequins les plus connus de la planète et habitent toutes à la même adresse, c’est pratique. D’ailleurs je vous la donne, cette adresse : c’est sur Instagram. Donc pour cette Fashion Week, les pains surprises seront aussi virtuels.
Ne plus savoir qui est vrai ou qui est faux, vanter la jeunesse éternelle et des charges sociales virtuelles, ces faux mannequins deviennent peu à peu les chouchous des grandes maisons. Le 30 août dernier, Balmain annonçait sur Instagram la création de la "Balmain Army" composé de trois mannequins virtuels dont Shudu Gram.
Shudu Gram, c’est la top model de référence. Elle possède 146 000 abonnés et quand elle met une photo en ligne, c’est minimum 10 000 commentaires. Ça rend humble par rapport à la photo de bourriche d’huîtres que vous avez postée depuis Cancale ce week-end (deux likes dont votre mère).
Shudu Gram, mannequin africain, est la création d’un photographe, Cameron-James Wilson. Elle a gagné de l’influence quand Rihanna a confié à Shudu le rôle d’ambassadrice pour sa marque de cosmétique.

Une polémique éclate

Le monde de la mode n’est pas le plus exemplaire en termes de diversité, ne serait-il pas préférable d’embaucher de vrais mannequins noirs plutôt que d’en créer de virtuels ? "Ah oui ?" aurait répondu le monde de la mode, la réponse la plus complète à ce jour.
Autre gros succès chez les influenceuses : ces filles et garçons non mannequins mais mobilisant des communautés entières via leurs photos et qui représentent des jackpots sur pattes pour les marques. Comme Lil Miquela, plus vrai que vrai avec ses taches de rousseurs, et suivie par plus d’un million de followers. Elle pose, danse, sort la nuit, elle chante son dernier titre : Hate me.


Elle répond à des interviews et se prend en photo à côté de personnages bien réels comme le prince Charles. Elle est très impliquée dans les combats comme Black Lives Matter et n’hésite jamais à lancer des débats dans le carré VIP de Coachella , comme dans la vie réelle. Lil Maquella se dispute aussi avec sa grande rivale, Bermuda (on attend la réaction d'Eric Zemmour sur ce patronyme). Influenceuse virtuelle, pro Trump, climato-sceptique et pas vraiment #MeToo, suivie par plus de 900 000 abonnés. Avec des vêtements dessinés par des créateurs sportwear, c’est encore mieux. Prochaine étape, la résurrection. La réalité virtuelle permet de faire revivre des stars disparues : Marylin Monroe sera-t-elle l’invitée prestigieuse de la Fashion week 2019 ?  La réalité virtuelle, en ce jour de budget gouvernemental, ça prend tout son sens.

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