Visite de John Kerry en Chine : l’émissaire américain pour le climat réussira-t-il à renouer le dialogue sur le réchauffement climatique ?
L’émissaire américain pour le climat, John Kerry, est à Pékin jusqu'à mercredi 19 juillet pour relancer les discussions sur le climat, alors que la chine a enregistré des températures à plus de 50°C. Dans le nord-ouest du pays, il a fait exactement 52,2°C : une vague de chaleur extrême qui pourrait inciter le gouvernement à coopérer avec les Etats-Unis.
Car depuis un an, le dialogue au sujet du climat est rompu. Pékin avait puni les Etats-Unis pour protester contre le voyage de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants, à Taiwan. Il y a ensuite eu l'épisode des ballons météorologiques chinois. La Chine a en quelque sorte fait traîner les choses, jusqu'à accepter de recevoir en juin dernier Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, puis Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, au début du mois de juillet.
Pas de grandes réconciliations
John Kerry est le troisième haut représentant américain à faire le voyage. Aucune percée significative n'est attendue dans l’immédiat, mais "il est impératif que la Chine et les Etats-Unis fassent de réels progrès dans les mois à venir", a insisté l'émissaire américain pour le climat. Il n'est pas question de grandes réconciliations, mais plutôt de coopération entre les deux grands pollueurs de la planète et une volonté de calmer le jeu dangereux des derniers mois notamment autour de Taiwan.
Les Etats-Unis ont une stratégie à long terme vis-à-vis de la Chine. Le gouvernement chinois est en proie à des difficultés économiques et sociales, comme l’ont montré les manifestations de l’automne contre Xi Jinping, auxquelles s’ajoute le défi climatique.
Car tout est politique en Chine, y compris les sujets environnementaux. Sous le précédent président chinois Hu Jintao, la société civile était moins muselée qu’aujourd’hui, et pouvait exprimer son mécontentement sur tout ce qui touchait à l'environnement. Cela était même assez bien toléré, car les autorités avaient compris qu’il ne fallait pas refermer complètement la cocotte-minute. La défense de l’environnement était alors considérée comme un sujet non-politique.
Dérèglement climatique et forte pollution
Aujourd’hui, tous les mouvements sont surveillés, réprimés. Mais la contestation n'est pas éteinte. Les internautes se moquent par exemple des autorités chinoises quand elles mentent en sous-estimant les températures.
La population qui suffoque veut un vrai "virage vert" du gouvernement chinois qui investit dans les énergies propres, mais tout en poursuivant ses investissements dans les énergies fossiles. Le problème, c’est que la combinaison de la pollution généralisée dans le pays et du dérèglement climatique a des conséquences dramatiques en termes de santé, avec de nombreux morts. Il est donc dans l'intérêt du gouvernement chinois de réagir, car il en va aussi de sa survie politique.
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