Les clichés à travers le monde. Les Espagnols, le flamenco dans la peau ?
En ce mois d’août, franceinfo s’interroge sur les clichés que l’on associe parfois à un pays. Est-ce pertinent ? Ou, au contraire, infondé ? Aujourd’hui, direction l'Espagne. Les Espagnols sont-ils tous fans de flamenco ?
On imagine tous les Espagnols passionnés de flamenco. Mais cet art ancestral, un mélange de musique et de danse né à la fin du XVIIIe siècle en Andalousie, ne fait pas l’unanimité dans son pays d'origine. "Je m’en fiche un peu. Je trouve ça amusant mais je n’aime pas vraiment", souffle Alvaro, jeune Madrilène, qui n'écoute pas ce type de musique. Alba, elle, a des origines andalouses et est plus réceptive : "Je trouve ça beau à voir mais à petite dose ! Sinon, je trouve ça lourd. Je pense que cela dépend de la façon dont on est élevés."
L’Andalousie est la région où le flamenco fait le plus d’adeptes. Quant à Madrid, c'est aussi une ville fortement liée à cet art. De nombreux artistes y habitent et on y trouve certains des meilleurs "tablaos", ces temples du flamenco où l’on peut savourer des spectacles en direct.
Art plus connu à l'étranger qu'en Espagne
La Casa de la Memoria, centre culturel flamenco de Séville, affiche complet. Sofía a découvert récemment sa passion pour cet art. "J’ai étudié à l’étranger et j’ai eu donc le temps de réfléchir à ma culture, raconte-t-elle. Souvent, on a besoin de s’éloigner pour se rendre compte de tout ce que l'on a."
Le flamenco est un art où les émotions sont constamment à fleur de peau. Pour Sofía, c'est une musique et une danse qu'elle "ressent de l'intérieur". Alejandro Moreno, guitariste, essaye de comprendre pourquoi beaucoup d'Espagnols sont insensibles à cette passion : "Le problème, c'est l’ignorance. Les Espagnols ne connaissent pas le flamenco. J’ai été des milliers de fois à la porte d’un tablao et j’ai vu des milliers de fois des Espagnols passer, regarder et dire : 'Ça, c’est pour les étrangers !'"
"Le flamenco est universel. Quiconque ne connaît pas le flamenco et le voit, hallucine, qu'il soit d’ici ou d'ailleurs."
Alejandro Moreno, guitaristeà franceinfo
Au centre culturel flamenco de Séville, le public a longuement applaudi les artistes et notamment la danseuse d’origine brésilienne Lisis Sfair, qui est aussi la co-propriétaire du lieu. "Beaucoup d’Espagnols viennent ici. Nous essayons de faire des prix spéciaux pour les locaux et les étudiants, parce que je pense qu’il faut promouvoir la culture espagnole en Espagne", estime l'artiste.
Les professionnels du secteur sont nombreux à dénoncer le manque d'aides publiques pour la filière. Ils espèrent que la donne changera, un jour.
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