Iran : des figures de la contestation arrêtées en marge des funérailles d'une étudiante morte dans des conditions controversées
Le 1er octobre dernier, l'étudiante iranienne kurde Armita Garavand pénètre dans une rame de métro de Téhéran sans porter de voile. Quelques secondes après, elle en ressort inanimée. Pour les autorités iraniennes, elle s'est simplement évanouie, mais pour les militants de la contestation iranienne, il s'agit là d'un nouvel acte de violence de la police des mœurs iranienne.
Armita Garavand est donc décédée ce samedi 28 octobre et lors de ses funérailles, des dizaines de femmes iraniennes sont venues apporter leur soutien à sa mère. Cette dernière s'est recouverte le visage de la terre qui servira à inhumer le cercueil de sa fille, dans un moment de douleur intense pour tous les militants iraniens s'opposant au port obligatoire du voile.
Le régime a procédé à de nouvelles arrestations
En marge de la cérémonie funéraire, les autorités iraniennes ont interpellé plusieurs figures de la contestation. Parmi elles, l'avocate Nasrin Sotoudeh, engagée dans la défense des droits humains et prix Sakharov 2012, qui avait déjà dénoncé la répression d’état, il y a une dizaine de jours après l’annonce des assassinats du réalisateur Dariush Mehrjui et de son épouse.
Les forces de l’ordre iraniennes ont également arrêté une plaignante dans le dossier du vol PS752, un avion de ligne abattu (a priori par erreur) par les défenses antiaériennes iraniennes en janvier 2020. Son fils, Mansor Sadeghi, témoignait ce lundi 30 octobre sur l’antenne de la Radio contestataire Farda. "Elle était présente dans le salon de cérémonie avec l’avocate Nasrin Sotudeh et j’ai découvert qu’elles avaient été emmenées après avoir été sévèrement battues toutes les deux, explique-t-il. Ils ont fini par prendre contact avec nous et nous savons maintenant qu’elles ont été emmenées à Vozara."
Vozara est un centre de détention vers lequel avait été transférée la militante Mahsa Amini, quelques jours avant qu'elle ne décède dans des circonstances similaires à Armita Garavand. Vozara est officiellement un centre "d'enseignement visant à réformer le comportement des femmes et des filles qui violent le code vestimentaire islamique".
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