Covid-19 : les mesures sanitaires alourdies aux Pays-Bas et dans plusieurs autres pays européens
En ce 15 décembre où la France lève en partie son confinement, la plupart de nos voisins font l’inverse : ils durcissent leurs mesures. Le cas le plus spectaculaire, ce sont les Pays-Bas.
Les annonces, lundi 14 au soir du premier ministre néerlandais Mark Rutte qui ont fait l’effet d’un coup de massue. Il a décrété l’instauration d’un confinement de 5 semaines, à effet immédiat. Tout simplement parce que la situation se dégrade fortement aux Pays-Bas : 10 000 nouveaux cas par jour, ce qui fait craindre des hospitalisations en grand nombre d’ici à la fin de l’année. Les Pays-Bas comptent un peu plus de 10 000 morts mais essentiellement pendant la première vague au printemps ; le pays est resté relativement épargné par la 2e, et du coup il y a eu du relâchement dans le respect des mesures barrière. C’est probablement l’explication.
Donc cette fois, ça ne plaisante plus. Les mesures sont strictes : fermeture depuis hier soir minuit de tous les commerces non essentiels, des salons de coiffure, des musées, des cinémas, des salles de sport; arrêt de tous les cours en présentiel à l’école à partir de demain et ça a provoqué une vive surprise chez les enseignants qui ne s’attendaient pas à cette décision, et une très forte incitation au télétravail. Pour les fêtes de Noël, légère dérogation : on pourra recevoir trois personnes de la famille chez soi, pas plus.
Le soutien de la population néerlandaise
La population néerlandaise prend ça plutôt bien même si l’impact sur l’économie s’annonce important. En fait, les deux Néerlandais sur trois approuvent l’action de Mark Rutte, qui va d’ailleurs briguer un nouveau mandat en mars prochain. Et ils sont même 49% à réclamer un confinement total, encore plus strict, pour enrayer la pandémie. Nombre de Néerlandais auraient souhaité que ces annonces aient lieu plus tôt, vu que la situation épidémique s’est détériorée dès la fin novembre.
Mesures strictes en Allemagne et en Belgique
Les Pays-Bas ne sont pas le seul pays européen à durcir les mesures; les deux autres exemples les plus flagrants ce sont l’Allemagne et la Belgique.
En Allemagne, les nouvelles mesures ont été annoncées dimanche 13 et entrent en vigueur ce mercredi 15 pour 4 semaines, jusqu’au 10 janvier. Avec des décisions assez similaires à celles des Pays-Bas : fermeture des commerces non essentiels, des écoles, des crèches. Forte incitation au télétravail. Limitation des contacts familiaux, 5 adultes par foyer, pas plus, en ayant limité les contacts au maximum avant les fêtes.
En Belgique, c’est aussi très strict. Commerces non essentiels, salles de sport, lieux culturels pour la plupart fermés. Seuls les musées et les piscines restent ouverts. Et pour les fêtes, tenez-vous bien : un seul invité autorisé par foyer. Une grand-mère, un grand-père. Et c’est tout. Toujours en Belgique il y a aussi un couvre-feu dont les horaires varient selon les régions.
En Italie et en Espagne, il y a également des couvre-feux et les mesures, là aussi varient beaucoup selon les régions. Mais on retiendra que les restrictions en Italie, seront très strictes pendant toutes les vacances de fin d’année, avec notamment l’interdiction de se déplacer d’une région à l’autre : ça va forcément limiter les réunions de famille. Rappelons que l’Italie, avec 65 000 morts, est le pays qui connaît le plus de décès en Europe, avec le Royaume-Uni.
Une situation plus préoccupante qu'en France
Ce durcissement du confinement chez plusieurs de nos voisins se produit donc alors que chez nous ça s’allège un peu et ça peut poser question évidemment. Mais il faut aussi avoir l’esprit deux choses. Les mesures, ces dernières semaines, étaient globalement plus strictes en France qu’en Allemagne ou aux Pays-Bas. Et puis surtout, la situation épidémique, même si elle n’est pas maîtrisée en France, connait une évolution plus préoccupante récemment chez nos voisins, en particulier là aussi en Allemagne et aux Pays-Bas.
Allègement au Royaume-Uni
Enfin, il faut relever qu'un autre pays, à l'image de la France, allège plutôt ses mesures, c’est le Royaume-Uni. Boris Johnson a décidé de limiter les restrictions pour permettre aux Britanniques de passer les fêtes en famille : trois foyers différents pourront se rassembler. Les commerces non essentiels vont pouvoir rouvrir, avec là encore des différences selon les régions : c’est plus strict par exemple à Birmingham, Manchester ou Newcastle, où le virus demeure très présent.
Cet assouplissement du confinement est très critiqué de l’autre côté de la Manche : plusieurs journaux médicaux spécialisés annoncent déjà que ça va déclencher une 3e vague après les fêtes. Et le leader de l’opposition, le travailliste Keir Starmer, a appelé ce matin Boris Johnson à revoir sa position et à rétablir un confinement strict. Bref, les débats et les controverses sur le sujet ne sont pas une particularité française.
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