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Chine : Xi Jinping va sortir du pays pour la première fois depuis deux ans et demi afin de rencontrer Vladimir Poutine

Le président chinois va se rendre en Asie Centrale du 14 au 16 septembre, notamment pour y voir le chef du Kremlin. Il n'avait pas passé la frontière depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Article rédigé par franceinfo
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Le président chinois Xi Jinping, le 1er juillet 2022 à Hong Kong. (SELIM CHTAYTI / POOL)

Plus personne n’a vu Xi Jinping en dehors du sol chinois depuis le début de la pandémie de Covid, il y a donc plus de deux ans et demi. Son dernier déplacement à l’étranger date de janvier 2020, c’était en Birmanie, pour une visite d’État. Juste après, c’était le confinement de la ville de Wuhan, point de départ de la pandémie. On connait la suite.

Deux ans et demi de diplomatie virtuelle

Avec cette politique chinoise dite "zéro Covid": verrouillage total, sanitaire et politique. Autrement dit, depuis 970 jours, le président chinois n’est plus sorti des frontières de son pays. Il a limité drastiquement les rencontres directes avec des dirigeants étrangers, et préféré la diplomatie virtuelle, par écrans interposés.

Seule exception : l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin, en février dernier. Il avait alors accueilli plusieurs chefs d’État, notamment Vladimir Poutine. C’était juste avant l’invasion russe en Ukraine. Et c’est donc ce même Vladimir Poutine que Xi Jinping va retrouver lors d'un déplacement en Ouzbékistan et aussi au Kazakhstan, deux des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Ce n’est pas un hasard, évidemment. C’est le signe du soutien de Pékin à Moscou.  

La Chine s'est rangée derrière la Russie

Lors de ce voyage de 48h, Xi Jinping fera de brèves visites d’État dans les deux pays concernés, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Le Kazakhstan où se trouve d’ailleurs aussi le pape François, mais rien ne laisse présager une rencontre entre les deux hommes. Et surtout, la raison centrale de ce déplacement c’est le sommet de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghaï) à Samarcande, ville mythique des routes de la soie en Ouzbékistan. Premier sommet en présentiel depuis trois ans.

L’OCS, est une alternative asiatique au G7 occidental. Elle regroupe la Chine, la Russie, l’Inde, le Pakistan, et quatre pays d’Asie Centrale, soit 40% de la population de la planète. Et le moment que tout le monde va surveiller, c’est donc la rencontre avec Vladimir Poutine, peut-être jeudi 15 septembre. Pékin affirme vouloir "promouvoir avec Moscou un monde plus juste".

Sans apporter un soutien massif à la Russie, la Chine s’est malgré tout rangée symboliquement du côté de Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine. En témoigne la hausse des échanges commerciaux de 30% en un an entre les deux pays (notamment les exportations chinoises de voitures et de smartphones), le refus par Pékin des sanctions occidentales, le paiement en roubles ou en yuans pour éviter le dollar, sans oublier des exercices militaires conjoints en extrême orient.   

Un enjeu de politique intérieure à un mois du congrès du PC chinois

Comme toujours avec le pouvoir chinois, il s’agit aussi d’un message à destination de la scène politique intérieure chinoise. Pour Pékin, c’est systématiquement la priorité numéro un. En l’occurrence pour Xi Jinping, il sagit de conforter sa stature internationale à un mois tout juste du 20e congrès du Parti communiste, le grand moment politique en Chine qui débutera le 16 octobre. Le président entend renforcer sa suprématie et valider un troisième mandat consécutif à la tête du pays.

C’est aussi ce calendrier qui explique la nouvelle vague de confinements qui frappe le pays : 60 millions de personnes confinées dans plus de 30 villes. Rien ne doit dépasser, donc zéro risque avec le Covid à l’approche du Congrès.    

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