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Tout euro, tout éco. Crise grecque, l'éternel retour

Le traité de Maastricht a 25 ans, le traité de Rome en a 60, l’Union européenne est déjà une vieille dame, mais une vieille dame à la santé chancelante car en plus du Brexit qui devrait être déclenché fin mars, revoilà le Grexit, l’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la zone euro.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Siège de la Banque natioanle de Grèce  (ARIS MESSINIS / AFP)

Dans le tumulte de l’élection de Trump et du Brexit, dans le tumulte de la campagne électorale française et des autres, on n’entend plus parler de la Grèce. Et pourtant, l’Etat grec devrait en principe revenir sur les marchés financiers en fin d’année après sept ans d’exclusion pour cause de dette abyssale. La banque Rothschild jouera le rôle de conseiller technique auprès de l’État grec.

Tsipras a rencontré ses responsables fin janvier. La Grèce veut pouvoir emprunter comme les autres sur ce marché de la dette, le plus important avec 8 500 milliards de dollars de transactions chaque jour, c’est là où les États trouvent l’argent pour rembourser leurs créances. L’objectif du gouvernement grec, c’est d’en finir avec la tutelle du FMI, de l’Europe et de leurs plans d’aide.

 Retour en arrière

 Le FMI plaide pour cette restructuration car il trouve la dette grecque explosive, son rapport parle de 275 % du PIB grec en 2060. Athènes discute encore avec ses créanciers pour obtenir la dernière tranche de son troisième plan de 86 milliards d’euros de prêts.  

Le gouvernement a déjà décidé de couper partout où il pouvait, hausse des impôts, baisse des retraites, flexibilisation du marché du travail, avec une administration fiscale doublée d’une agence autonome, et un fonds privé qui vend les actifs publics, le tout en marge des ministères et du parlement. Mais il lui resterait les 2/ 3 des réformes à mettre réellement en œuvre.

Le FMI veut se retirer de ce troisième plan d’aide si la Grèce ne fait pas davantage d’efforts. L’Europe ne veut pas rester seule face au problème. Surtout Berlin, où l’on est en année électorale, pas question de prendre encore les prêts grecs à la seule charge du contribuable allemand. Bref, on est revenu des années en arrière.

Les marchés inquiets

L’euro a baissé cette semaine face au dollar et les taux de rachat de la dette souveraine grecque ont été multipliés par deux. Le chômage est toujours de 23 %, la croissance plombée. Bref, on reparle du Grexit, de la sortie possible de la Grèce de la zone euro.

Tsipras estime que son pays en a fait assez, Varoufakis, l’ancien ministre des finances, veut une monnaie parallèle à l’euro. L’Allemagne est toujours taxée de vouloir exclure temporairement la Grèce de l’Euro zone. Dans une semaine, la Grèce et ses créanciers doivent trouver un accord et on ne voit guère où la Grèce pourrait trouver encore de la bienveillance.

Traversée par la montée des populismes, théâtre de quatre élections compliquées dans les pays fondateurs, les Pays-Bas mi-mars, la France fin avril, l’Allemagne fin septembre et sans doute l’Italie, l’Europe du traité de Rome, celle de Maastricht et de Schengen semble dans la nasse. L’heure est plutôt au repli sur soi qu’à la solidarité avec les Grecs. Régler le problème une fois pour toute, n’est ni une évidence, ni une priorité.

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